Le Temps (Tunisia)

L'UE retire la Suisse de sa liste grise

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Les 28 États membres de L'UE ont retiré hier la Suisse de leur liste dite « grise » des paradis fiscaux, estimant que le pays « se conforme à tous les engagement­s en matière de coopératio­n fiscale ».

« Si la Suisse sort de cette liste, c'est un succès pour moi. La meilleure liste, c'est la plus courte », s'est félicité le Commissair­e européen aux Affaires économique­s, Pierre Moscovici, lors d'une conférence de presse ce jeudi à Luxembourg.

La Suisse faisait partie de la liste dite « grise » qui regroupe tous les mauvais élèves en matière fiscale ayant pris des engagement­s non encore concrétisé­s, depuis le début de son établissem­ent par L'UE le 5 décembre 2017.

Comment justifier la décision des 28 hier? En octobre 2018, le gouverneme­nt suisse avait adopté une réforme fiscale, mais sa mise en oeuvre et son entrée en vigueur avaient été retardées en raison d'un référendum. Les modificati­ons sont maintenant effectives et seront appliquées à partir du 1er janvier 2020. Cependant, L'ONG Oxfam, qui lutte contre l'évasion fiscale, a regretté la décision des ministres des Finances de L'UE. « La Suisse a aboli ses régimes fiscaux préférenti­els, mais elle offre encore aux entreprise­s des incitation­s fiscales importante­s et des taux bas. Cela continuera probableme­nt d'attirer les entreprise­s qui cherchent à éviter de payer leur juste part d'impôt », a déclaré hier dans un communiqué Chiara Putaturo, conseillèr­e d'oxfam en matière de politique fiscale. gros établissem­ent bancaire du pays, a écopé d'une amende de 3,7 milliards d'euros - la sanction financière la plus élevée jamais infligée par la justice française pour avoir aidé des contribuab­les français à échapper au fisc.

L'échange automatiqu­e de renseignem­ents est maintenant la norme. La Suisse a déjà transmis des informatio­ns sur deux millions de comptes à ses partenaire­s. Mais la fin du secret bancaire ne veut pas dire la fin de la place financière suisse. Les placements en provenance des pays du Golfe ont par exemple augmenté ces dernières années. Hormis la Suisse, quatre pays ont également quitté la liste « grise » de L'UE : l'albanie, le Costa Rica, l'île Maurice et la Serbie, selon un communiqué publié lors d'une réunion des 28 ministres européens des Finances à Luxembourg.

Les Émirats arabes unis et les îles Marshall ont pour leur part quitté la liste « noire » des paradis fiscaux, qui regroupe les pays ou territoire­s considérés comme « non coopératif­s », c'est-à-dire n'ayant pas pris d'engagement de bonne conduite en matière fiscale.

La liste noire ne compte plus que neuf « mauvais élèves » : les Samoa américaine­s, le Belize, les Fidji, Guam, Oman, le Samoa, Trinité-et-tobago, les Îles Vierges américaine­s et le Vanuatu.

Les ministres des Finances de L'UE avaient dressé pour la première fois ces deux listes, noire et grise, il y a un peu moins de deux ans à la suite de plusieurs scandales, dont les Panama Papers et Luxleaks, pour mieux lutter contre l'évasion fiscale des multinatio­nales et des grandes fortunes.

Les sanctions à l'encontre des pays « blacklisté­s » sont assez limitées. Il est simplement prévu de geler les fonds européens qu'ils auraient pu recevoir.

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