Maria Vittoria Longhi (directrice de L’IIC) au TEMPS : «C’est une langue qu’on peut apprendre pour le plaisir, mais également pour des raisons professionnelles »
Xixème semaine de la langue italienne dans le monde (17/26 octobre)
Du 17 au 26 octobre courant la langue italienne sera à l’honneur : des conférences, des leçons, mais aussi des concerts, des performances, des films. Un programme riche et varié, concocté par « l’istituto Italiano di Cultura di Tunisi » pour célébrer la Xixème édition de la Semaine de la Langue Italienne dans le Monde qui cette année aura pour thème « L’italien sur la scène ». Pour en savoir plus, la directrice de L’IIC Maria Vittoria Longhi nous en parle. Entretien :
Le temps : la 19ème édition de la semaine de la langue italienne dans le monde commence le 17 octobre et s’étalera jusqu’au 26 de ce même mois. Pour commencer, si vous nous donniez une idée sur cette manifestation qui est désormais une tradition ? Maria Vittoria Longhi : Comme vous dîtes, la semaine de la langue italienne dans le monde, c’est désormais une tradition. Celle de cette année est la Xixème édition du genre. C’est une semaine qui est née avec l’appui et sur indication du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale pour promouvoir la langue italienne dans le monde. Tout cela a été fait en collaboration avec « L’accademiadella Crusca » qui est une société savante de type académique qui rassemble des savants et des experts dans les domaines de la linguistique et de la philologie italiennes. Je ne vous apprends rien en disant que la langue italienne est une des langues les plus étudiées et aimées dans le monde. En l’an 2000 cette initiative a été lancée dans tous les instituts culturels italiens dans le monde. Par conséquent, cette semaine existe depuis 19 ans et chaque année, on adopte un thème différent. Celui de cette année aura pour thème « L’italien sur la scène ». C’est un thème qui permettra d’approfondir le rapport entre la langue italienne et les différentes formes de spectacles : le théâtre, la poésie, le mélodrame, l’opéra. L’opéra en particulier, répandu et apprécié dans le monde entier, exige des artistes et des mélomanes une bonne connaissance de la langue italienne. Cette semaine se tient, comme à chaque fois, durant la troisième semaine du mois d’octobre. C’est un moment de grande réflexion pour avoir une idée sur la situation de la langue italienne dans le monde et sur son évolution.
- Dix jours pour fêter la langue italienne avec un programme des plus riches. Peuton en connaître les dates les plus importantes ?
- C’est la semaine de la langue italienne, mais le programme s’étale sur dix jours. Je ne parlerai pas d’un moment plus important que d’autres. Pour cette année, certains de nos spectacles coïncident avec « l’octobre Musical » et c’est pour cette raison que cette semaine sera un peu plus longue que d’habitude puisque certains spectacles ont été insérés dans cette autre manifestation à laquelle nous avons toujours pris part en tant que IIC. Ce qu’il faut retenir, c’est que nous faisons tout notre possible pour que notre initiative encourage tous ceux qui étudient l’italien dans les universités. On essaie de faire en sorte qu’ils aient des moments dédiés à l’italien. Et je sais qu’ils sont nombreux. Pour ce qui est du programme, il sera comme suit :
à l’acropolium de Carthage le pianiste Christian Leotta interprétera Les sonates pour piano en quatre concerts de Franz Schubert.
à L’IIC, Mario Sei, professeur de Théorie littéraire à l’université de la Manouba, présentera la conférence « Dario Fo, il teatro, la politicadellarisata e la lingua dei giullari ».
Le samedi 19 à l’acropolium de Carthage, le jazz italien sera à l’honneur avec le concert « Lontano, lontano » du célèbre pianiste Giovanni Guidi.
Le dimanche 20, de retour à l’acropolium avec la deuxième partie des Sonates pour piano de Schubert du maestro Christian Leotta.
à L’IIC, gros plan sur « La lingua teatrale di Dante » avec le professeur Mirkotavoni, l’un des plus grands spécialistes de l’oeuvre de Dante dans le monde.
deux événements. A 9h30 à L’I.S.S.H.T. – Université de Tunis El Manar, la conférence de l’artiste slovène aux multiples facettes Marko Miladinovic « autodépassement de soi-même dans l’au revoir du saut en soi-même », réalisée par l’ambassade de Suisse en Tunisie. A 10h à L’I.S.L.T. – Université de Carthage la conférence « L’italiano, una lingua per lospettacolo » de Rosy Candiani, professeur d’histoire du Théâtre à l’université de la Manouba.
Le mercredi 23 matin Marko Miladinovicreproposera sa conférence A.D.S.M.D.A.R.D.S.E.S.M.À L’I.S.L.T. et l’après-midi Rosy Candiani fera de même avec « L’italiano, una lingua per lospettacolo ».
un double rendez-vous avec l’excentrique Marko Miladinovic, à 10h à la Faculté des Lettres de la Manouba toujours avec A.D.S.M.D.A.R.D.S.E.S.M., et à 18h à L’IIC avec le spectacle de poésie totale ou standup poetry A.D.S.S.N.A.D.S.I.S.
Francesco Paolo Russo, professeur au Conservatoire de musique "O. Respighi" de Latina, s’intéressera à l’italien dans l’opéra grâce à sa conférence « Di tantipalpiti. La lingua italiananell’opera, da Carlo Goldoni ad Arrigo Boito » à la Faculté des Lettres de la Manouba. L’après-midi à L’IIC une réflexion sur la valeur didactique de l’expérience théâtrale avec les professeurs tunisiens de langue italienne, avec la supervision de l’inspecteur Hammadiagrebi. A suivre, une représentation théâtrale intitulée “La mia l’ho giàpronunciata”, qui sera interprétée par les élèves du Lycée Med Arbi Chemmariwardiatunisi, après avoir remporté la 7ème édition des Journées théâtrales en langue italienne de Tunis.
Le soir du 25 au Madart de Carthage le concert « Di tantipalpiti. La lingua italiananell’opera, da Carlo Goldoni ad Arrigo Boito » du Bel Canto Ensemble, l’une des formations italiennes les plus célèbres à l’échelle internationale dans le domaine de la musique de chambre. L’introduction du professeur Francesco Paolo Russo aidera le public à mieux comprendre l’évolution de la langue italienne dans l’opéra.
avec la projection du film dramatique “Cronofobia” de Francesco Rizzi dans l’espace d’art B7L9 de la Fondation Kamel Lazaar, organisée par l’ambassade de Suisse en Tunisie.
- On parle de la langue italienne dans le monde. Quelle est sa situation actuelle dans le monde et en Tunisie ?
- La langue italienne dans le monde oscille entre la quatrième et la cinquième place. Ce qu’il faut retenir c’est que ceux qui s’intéressent à la langue italienne s’intéressent surtout à la façon de vivre des italiens. C’est le « made in Italy » qui attirent l’attention. C’est le plaisir qu’il procure. L’italie de par sa superficie, comparée à d’autres Nations, est un petit pays et pourtant elle est reconnue sur le plan international par sa façon de vire. Notre rôle est de faire en sorte que l’engouement pour la langue italienne soit chaque jour un peu plus grand. C’est une langue qui est très utile dans tous les domaines. C’est une langue qu’on peut apprendre pour le plaisir, mais également pour des raisons professionnelles.
- Le rapport est étroit entre la langue italienne et le dialecte tunisien. Deux langues en éternel mouvement avec des échanges permanents puisque l’italien a pris du dialecte tunisien et ce dernier a fait autant avec la langue italienne. Cette réciprocité peut-elle encore progresser ?
- Les Italiens d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’autres fois. La typologie n’est plus la même. Maintenant, c’est une collaboration directe avec des institutions tunisiennes. L’échange entre les deux langues est évident. On pensait faire une étude sur les états généraux de la langue italienne en Tunisie, mais avec la période électorale en Tunisie, nous avons pensé le faire plus tard. On cherchera en savoir plus sur la situation de l’italien en Tunisie pour savoir exactement ce qu’il faut faire pour une meilleure diffusion de la langue de Dante. Ça sera fait en collaboration avec les facultés et principalement celle de la Manouba et les lycées. Deux jours d’études se tiendront prochainement pour en savoir plus…
- Pour conclure, quels sont vos principaux partenaires pour la promotion et la diffusion de la langue italienne en Tunisie ?
- Ce sont essentiellement les universités et le ministère de l’éducation sans oublier les institutions locales avec lesquelles nous organisons des évènements. Il va sans dire qu’à leur tête je citerais le ministère de la culture. Propos recueillis par