Dures sont les tractations
Si pour l’élection présidentielle, l’électeur a tranché, avec une majorité confortable pour Kaïs Saïed, le président de la République élu, il n’en est pas de même pour ce qui est des législatives qui nous présente une mosaïque des plus lugubres, par la faute d’un Code électoral qui ne permettra à aucun parti d’obtenir une majorité suffisante pour former un gouvernement.
Aujourd’hui, bien qu’étant le parti majoritaire, une majorité très réduite qui n’arrive pas à dépasser le cap du quart des voix nécessaires, pour obtenir la confiance au gouvernement, il semble que le pays a besoin d’un miracle pour retrouver une stabilité tant espérée qui permette à l’équipe dirigeante d’appliquer son programme.
Le mouvement islamiste, bien qu’il claironne haut et fort qu’il est le parti majoritaire, semble patauger et chercher, même, à établir des alliances contre nature, surtout que l’équation est difficile à réaliser.
D’un côté, son alliance avec le mouvement El Karama bloque les tractations et toute alliance avec lui ferait fuir les autres partis composés de centristes, de progressistes, de démocrates et… de la gauche. Chacun y va de ses conditions, parce que tout le monde sait qu’il peut les imposer, sinon, le gouvernement ne verra pas le jour de sitôt.
Les dernières informations font état de tractations avec Qalb Tounès de Nabil Karoui. Dans ce sens, et même si les négociations aboutissent, il est certain que l’alliance projetée ne fera pas long feu, en raison de multiples divergences qui séparent les deux partis… Sauf, bien sûr, si on fait prévaloir et primer les intérêts personnels, aux dépens de ceux de la patrie. Pour les autres partis ayant gagné un nombre consistant de sièges, les conditions semblent impossibles à satisfaire, si on écarte le Parti destourien libre qui refuse toute alliance avec les islamistes, le mouvement Tahya Tounès qui s’est placé, déjà, dans l’opposition. Cela en plus de certains autres partis centristes qui ont obtenu quelques fauteuils, notamment Afek Tounès, Al Badil Ettounsi, entre autres.
Les plus proches seraient le Courant démocratique qui a posé la condition d’obtenir trois portefeuilles ministériels de souveraineté, alors que la mouvement Echaab ne veut pas entendre d’un gouvernement dirigé par Ennahdha.
Dures, donc, seront les tractations et ce sera un vrai miracle que le nouveau gouvernement voie le jour de sitôt. Et, d’ailleurs, il faut d’abord qu’on installe la nouvelle assemblée et lui choisir un président et deux vice-présidents, ce qui ne sera pas chose facile.
Toutefois, les risques de nouvelles élections législatives ne sont pas très probables, jusqu’à maintenant, surtout que de nombreux élus n’ont valu leur place qu’à travers les plus grands restes, et cela pour près des trois-quarts des sièges, parce que les nouveaux députés sont dans la crainte de ne pas être élus de nouveau, ce qui est fort possible. Et là, il est certain qu’ils vont faire passer leur intérêt