Le Club de la Francophonie vient de présenter le nouveau livre d’amel Chérif au siège de l’union des Ecrivains Tunisiens. Un public intéressé aux créations littéraires d’auteurs tunisiens d’expression française était au rendez-vous.
M. Habib Falfoul, président du Club, a ouvert la séance par un exposé de présentation générale du nouveau livre d’amel Chérif paru au premier trimestre 2019 qu’il qualifiait d’un livre de prose poétique et qu’il apparente aux écrits de Châteaubriant, à la seule différence que ce dernier s’est intéressé au « mal du siècle » et que Amel Chérif a choisi d’exprimer plutôt son attachement viscéral à la vie et s’érige en véritable chantre du beau, du vrai et du bien. L’auteur, a-t-il indiqué, a fixé le temps de la fiction romanesque essentiellement sur son enfance et sa jeunesse dont elle s’est profondément imprégnée. « Fragments de mémoire » est un petit livre de 62 pages qu’on peut lire d’une seule traite sans se lasser, proposant des textes riches en images évocatrices, en métaphores abondantes et en profonds sentiments où les idées et les pensées nous invitent à la réflexion et à la méditation. De plus, les souvenirs des années d’antan, la nostalgie des lieux visités et des expériences vécues dans son passé sont reportés tout au long des passages empreints de poésie. Les principales idées qu’on peut dégager de ce livre, a ajouté M. Falfoul, tournent autour de cinq axes : d’abord, son idéal de la grandeur et de la liberté, ensuite, le goût que voue l’auteure à la beauté féminine, puis la justice, la paix et le bien pour tous, en outre il y a cet hommage respectueux rendu à la Tunisie, sa terre natale, à laquelle elle exprime son attachement viscéral, enfin, c’est l’idée qu’elle porte sur l’amour, cet amour qui ne peut être que platonique, éthéré, chaste et spirituel. Le présentateur s’appuie dans sa communication sur des lectures significatives de passages pertinents puisés dans le livre.
La parole fut donnée ensuite à M. Abderrahmen Ayoub, éditeur du livre, qui a parlé des circonstances qui l’ont poussé à accepter d’éditer le livre d’amel Chérif tout en exprimant son admiration pour le style et la manière particulière dont elle a exprimé ses idées. « Amel n’écrit pas ce qu’elle ne pense pas, a-t-il déclaré, dans ce livre, elle parle de sa mémoire, de son passé avec intimité. En parlant de sa propre mémoire, elle s’adresse à la nôtre parce qu’elle ne cesse de penser à nous. » Les grands thèmes abordés dans ce petit livre, a-t-il ajouté, sont le rejet de la mort et l’appel à l’amour de la vie. Chaque mot de ce livre doit être lu avec beaucoup d’attention, a-t-il conclu. S’en suivit un débat utile et constructif entre les assistants et l’auteure qui avait apporté des éclaircissements autour de son livre.
Dans ce recueil de poèmes en prose, Amel Chérif a mis toute son âme ; son écriture témoigne de son amour immodéré pour la Terre (son pays), les Souvenirs et l’amour. Ce livre est un flot continu d’images, du début jusqu’à la fin, où les mots et les expressions s’écoulent avec fluidité et dans un style noble et précieux.
Voici ce qu’on peut lire au début de ce livre et qui donne d’ailleurs un avantgoût sur les pensées et les sentiments de l’auteure qui seront exprimés dans les pages suivantes : « J’incise dans les mots mes pensées ivres comme des lieux de beauté teintés de féerie qui s’effilent en perles célestes vers un monde de hautes solitudes où se mêlent couleurs et images d’un songe en devenir et se gravent à la trame de mon arbre des sables en une symphonie de traces inachevées. Que de chemins parcourus sur la longue rive aux multiples regards. Les strates rejoignent son souffle et signent dans sa chair le sceau de mon histoire à l’ombre de la mémoire retrouvée.»