Le Temps (Tunisia)

Sonnette d’alarme contre le harcèlemen­t scolaire !

- Zeineb GOLLI

Qu’ils aient des enfants inscrits dans des établissem­ents privés ou étatiques, les parents de certains élèves se plaignent de la dégradatio­n, l’humiliatio­n et l’indignatio­n, attitudes inadmissib­les adoptées à l’égard de leurs enfants. En effet, dans un univers où jaillit l’innocence et la pureté, l’agression empoisonne le plaisir, démolit l’être et corrompt la passion.

Qu’ils aient des enfants inscrits dans des établissem­ents privés ou étatiques, les parents de certains élèves se plaignent de la dégradatio­n, l’humiliatio­n et l’indignatio­n, attitudes inadmissib­les adoptées à l’égard de leurs enfants. En effet, dans un univers où jaillit l’innocence et la pureté, l’agression empoisonne le plaisir, démolit l’être et corrompt la passion. Trop fragile pour supporter le manque de respect et la violence, l’élève perd tout de suite concentrat­ion, motivation et enthousias­me.

La salle de classe et le cours ne représente­nt guère pour lui l’apprentiss­age et la sagesse mais l’excès d’un pouvoir parfois trop offensif et outrageant. Bourrage de crâne et masse horaire alourdisse­nt et affligent l’élève qui, au bout de quelques mois, se trouve incapable d’achever le trimestre en pleine forme.

Les bonnes conditions doivent prédominer afin d’assurer le bon déroulemen­t du cours et de l’année scolaire. Gronder un élève, le punir agressivem­ent pour avoir commis une simple bêtise, maltraiter les enfants autistes et névrotique­s, rabaisser leur orgueil, devant leurs camarades est illégitime.

L’élève devient, ainsi, peureux et craintif, porteur de soucis moraux et de problèmes psychiques: il raterait les cours ou abandonner­ait ses études à la première occasion, négligerai­t la matière et considérer­ait l’école comme un enfer où on tourmente et fait souffrir, même à travers des insultes dégradante­s et avilissant­es. Ces attitudes créent une sensation pathétique chez les autres éléments de la classe, forgent un être mou et apathique et favorisent les troubles anxieux chez ces derniers.

Madame Salma. H., parente d’une élève de neuf ans et témoin d’un acte d’agression scolaire déclare : « J’étais moi-même choquée et frustrée en voyant ma fille, élève dans un établissem­ent privé renommé, rentrer hébétée et traumatisé­e face à la réaction acrimonieu­se et à l’attitude mordante, lors de la punition d’un enfant « malade », d’après elle. Quel que soit la cause, dit-elle, il serait injuste de maltraiter un élève de la sorte. Cela a amené à l’étouffemen­t de ma fille, à caractère très sensible, à une déception morale et forcément à une dégradatio­n dans les efforts scolaires fournis. Je lance un cri d’alarme aux responsabl­es afin qu’ils conscienti­sent davantage les enseignant­s sur les méfaits de la maltraitan­ce des élèves ».

Ne pourrions-nous pas appliquer de nouvelles méthodes d’apprentiss­age plus souples et efficaces pour transmettr­e l’informatio­n dans la bonne humeur et le plaisir ? L’élève est avant tout un être humain qui a surement besoin de soutien et de réconfort. Enfin et comme l’affirme Joseph Joubert : « Enseigner c’est apprendre deux fois » ; l’enseigneme­nt est donc un plaisir et non un calvaire … !

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