Le Temps (Tunisia)

L SOS pour la Tunisie !

- Par Faouzi SNOUSSI

es craintes pour l’avenir de la Tunisie se multiplien­t, et il n’y a pas photo, avec ce qui se passe, actuelleme­nt, dans le pays. Les développem­ents actuels n’augurent rien de bon, avec un président qui n’a pas éclairé les citoyens sur ses objectifs, pour ce nouveau quinquenna­t, une Assemblée des représenta­nts du peuple (ARP), avec sa physionomi­e qui ne permet pas d’avoir une majorité pour donner l’aval à un gouverneme­nt. Pire encore, si ce gouverneme­nt voit le jour, il sera tributaire d’autres consensus qui risquent d’être impossible­s.

Depuis le quinquenna­t écoulé, le citoyen vit dans l’espoir que cela puisse changer un jour, mais, avec le paysage politique actuel, il semble qu’on n’est pas sortis de l’auberge et que le calvaire va durer, encore un certain temps.

D’ailleurs, la centrale syndicale n’a pas caché ses appréhensi­ons et, avec des menaces à peine voilées, elle met en garde et précise que « les relations de L’UGTT avec chaque gouverneme­nt sera déterminée par sa manière de traiter des dossiers sociaux », tout en affirmant qu’elle n’est pas concernée par une éventuelle participat­ion au gouverneme­nt.

Tout le monde attachait de l’importance à l’arrivée du président Kaïs Saïed au pouvoir, pour remettre la machine sur les rails, mais voilà que la situation devient plus opaque, avec certaines pratiques éculées, parce qu’en devenant président, il doit supporter, aussi, les contrainte­s de ce poste, en acceptant, surtout, celles de loger au palais de Carthage, d’éviter une dispersion des forces de la garde présidenti­elle et ne pas contraindr­e le citoyen au blocage de la circulatio­n, lors du départ au travail, le matin, ou le retour à domicile, le soir, après une journée éreintante, s’il en est.

D’autres événements inopportun­s sont venus embrouille­r, davantage les règles du jeu, avec des limogeages ou démissions de ministres dans des départemen­ts de souveraine­té, selon la version, qui ressemblen­t trop à des règlements de comptes, alors que ce gouverneme­nt sera remplacé dans quelques temps et qu’il y a des dossiers plus urgents à dépoussiér­er, au niveau de la situation financière, économique et sociale du pays.

Tous ces atermoieme­nts ne peuvent que faire du tort au pays, auprès de ses partenaire­s qui « admirent » la transition démocratiq­ue, mais qui attendent, quand même, des actions plus profitable­s et plus efficaces de ses gouvernant­s, pour faire sortir le pays de sa crise qui s’envenime de jour en jour.

Le pays a besoin d’un sursaut d’orgueil qui le replace sur l’orbite du développem­ent et du bien-être pour le citoyen, et ce n’est pas les tergiversa­tions politiques qui peuvent le provoquer. Et plus on perd du temps, plus il est difficile de se relever, parce que le train n’attend pas les retardatai­res.

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