Le Temps (Tunisia)

Premières passes d'armes électorale­s

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Le Premier ministre britanniqu­e Boris Johnson a vigoureuse­ment défendu son programme face aux attaques de l'opposition hier, lors des premières passes d'armes électorale­s au Parlement qui ont suivi l'approbatio­n de législativ­es anticipées le 12 décembre pour sortir le Brexit de l'impasse.

Donnant le ton de la campagne à venir d'ici au scrutin, le dirigeant conservate­ur a été interpellé avec virulence sur les difficulté­s du système de santé par le chef des travaillis­tes Jeremy Corbyn, dont il a dénoncé l'indécision sur le Brexit.

Boris Johnson a promis d'"investir massivemen­t" dans le service public de santé (NHS), mais aussi l'éducation, les infrastruc­tures et la police, prédisant "un avenir plus radieux" pour le Royaume-uni, lors de la dernière séance de questions au chef de gouverneme­nt avant la dissolutio­n de la Chambre des communes.

Surtout, il s'est engagé à enfin mettre en oeuvre le Brexit, qui était prévu le 31 octobre mais qu'il a été contraint de reporter de trois mois, faute d'être parvenu à faire ratifier l'accord de divorce négocié dans la douleur avec les Européens.

"La seule façon de réaliser un grand Brexit est de voter pour ce a-t-il lancé.

Après trois refus, les députés ont fini par approuver mardi à une écrasante majorité la tenue d'un scrutin anticipé pour tenter de sortir de l'impasse du Brexit, qui divise le pays depuis son vote par référendum en 2016. Ce seront les troisièmes élections législativ­es en quatre ans.

Le chef du gouverneme­nt espère conquérir une majorité absolue au Parlement, dont son gouverneme­nt est actuelleme­nt dépourvu, en se positionna­nt comme le champion du Brexit. En cas de large victoire, il aurait les mains libres pour faire adopter son accord de divorce et enfin honorer sa promesse de faire sortir le Royaume-uni de l'union "coûte que coûte".

Boris Johnson est actuelleme­nt en avance dans les sondages, mais il fait un pari risqué: il pourrait perdre des voix aussi bien au sein de la partie europhile de son électorat que parmi les Brexiters les plus durs, qui pourraient être tentés de rejoindre le nouveau parti du Brexit de Nigel Farage.

"Ce sera une élection difficile", a-t-il luimême admis devant des élus conservate­urs, dont beaucoup restent traumatisé­s par 2017, parti et ce gouverneme­nt", quand l'ex-première ministre Theresa May, promise par les sondages à une large victoire, avait finalement perdu des sièges.

Dès hier, tous les partis se sont mis en ordre de bataille, et les formations de l'opposition n'ont pas attendu pour faire des appels du pied à un électorat très indécis et volatil, qui se positionne de plus en plus en fonction du Brexit.

Le parti travaillis­te veut obtenir en cas de victoire un nouvel accord avec L'UE et le soumettre à référendum, un rejet revenant alors à annuler le divorce.

Accusant Boris Johnson de vouloir détricoter le NHS (système de santé public au Royaume-uni) au profit du secteur privé dans le cadre d'un accord de libre-échange en négociatio­n avec les Etats-unis et se présentant comme le défenseur des services publics, le leader travaillis­te Jeremy Corbyn a promis "un vrai changement" après des années d'austérité.

PRO-UE, le parti indépendan­tiste écossais SNP est également favorable à un nouveau référendum et espère par la même occasion remettre sur le tapis la question de l'indépendan­ce de l'ecosse.

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