Quel consensus… pour quel programme de sauvetage ?
Tractations pour la formation du gouvernement :
Le Temps - Face à l’impossibilité pour le mouvement islamiste Ennahdha de former un gouvernement bénéficiant d’un large consensus et capable de diriger le pays, le nouveau président de la République a commencé sa prospection pour rapprocher les points de vue et éviter de nouvelles élections législatives, en mars prochain, si aucun accord n’a été trouvé. Certes, le mouvement islamiste a rendu les tractations difficiles, en désignant, au préalable, Rached Ghannouchi, comme chef du gouvernement, mais il faut s’attendre à de nouveaux développements, au cours des prochains jours, surtout qu’entretemps, on doit choisir le président de l’assemblée des représentants du peuple (un poste convoité, aussi, par le chef d’ennahdha), ainsi que ses deux vice-présidents.
Le Temps - Face à l’impossibilité pour le mouvement islamiste Ennahdha de former un gouvernement bénéficiant d’un large consensus et capable de diriger le pays, le nouveau président de la République a commencé sa prospection pour rapprocher les points de vue et éviter de nouvelles élections législatives, en mars prochain, si aucun accord n’a été trouvé. Certes, le mouvement islamiste a rendu les tractations difficiles, en désignant, au préalable, Rached Ghannouchi, comme chef du gouvernement, mais il faut s’attendre à de nouveaux développements, au cours des prochains jours, surtout qu’entretemps, on doit choisir le président de l’assemblée des représentants du peuple (un poste convoité, aussi, par le chef d’ennahdha), ainsi que ses deux vice-présidents.
Kaïs Saïed a commencé ses rencontres avec les chefs des partis ayant obtenu des sièges. C’est d’abord, une rencontre avec Youssef Chahed, président du gouvernement et, en même temps, du parti Tahya Tounès.
La situation générale dans le pays et les problèmes économiques et sociaux, ont été au centre de cet entretien vendredi soir. Le président de la République a mis l'accent à cette occasion sur "l'impératif de l'unité nationale et le redoublement d'efforts qu'impose la nouvelle phase en Tunisie, ainsi qu'une attention accrue à la recherche de programmes efficaces répondant aux aspirations de notre peuple au travail et à la dignité nationale".
Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, aussi, vendredi en fin d’après-midi, Rached Ghannouchi, président du mouvement "Ennahdha".
D’autres responsables ont défilé, protocolairement, au palais de Carthage. Et il parait que c’est juste pour féliciter le président de la République, puisque chacun de ces invités est, pratiquement resté sur ses positions.
Rassembleur et garant de l’unité
De son côté, Kaïs Saïed a réaffirmé l’importance de son rôle de rassembleur et de garant de l’unité des Tunisiens au service de l’intérêt national. Il a insisté sur l’importance de la compétence, en tant que critère dans le choix des membres du nouveau gouvernement, ainsi que la mise en place d’un programme d’action qui réponde aux aspirations des Tunisiens, loin de tout quota partisan. Ce sont là de belles paroles, mais l’important est de concilier entre les différentes orientations économiques et sociales, surtout. Les dernières expériences, avec des coalitions contre nature ont montré leurs limites, surtout au cours du dernier quinquennat qui a plongé le pays dans les méandres d’une crise financière, économique et sociale, jamais atteinte, dans l’histoire de la Tunisie
Nabil Karoui, président du parti Qalb Tounès, a eu, pour sa part, un entretien, avec le président de la République. Il a déclaré que son parti soutenait le chef de l'etat et toutes les initiatives au service de l'intérêt général, selon un communiqué de la présidence.
Le président de la république a souligné la nécessité pour toutes les parties de faire prévaloir l'intérêt national et d'accélérer la formation d'un nouveau gouvernement axé sur la recherche de solutions aux problèmes économiques et sociaux brûlants, et de répondre aux espoirs de la population dans l'emploi et la dignité nationale, loin de toute forme de quota de parti, et dans le plein respect des dispositions de la Constitution, ajoute le communiqué.
Le président de la République, a reçu le même jour, le secrétaire général du parti du courant démocratique, Mohamed Abbou, et son adjoint, Mohamed Hamdi et l’entretien a été une occasion au cours de laquelle le président a réaffirmé la nécessité de respecter la Constitution et la protection des droits et libertés, exprimant sa profonde conviction que la Tunisie "peut changer pour le mieux grâce aux efforts concertés de tous les patriotes honnêtes".
Abbou a également présenté les propositions de son parti pour la prochaine étape, soulignant son soutien au président Kaïs Saïed en tant que président de tous les Tunisiens et symbole de leur unité, précise-t-on de même source.
Bannir les quotas et les calculs partisans
D’autre part, le président de la République Kaïs Saïed a reçu, hier, le porteparole de la coalition al-karama Seifeddine Makhlouf.
De son côté, le chef de l’etat a invité toutes les parties à s’accorder sur un plan qui traite les problèmes socioéconomiques en profondeur et réponde aux aspirations du peuple, appelant à accélérer la constitution d’un gouvernement, loin de tout calcul partisan.
La rencontre s’est déroulée en présence d’abdellatif Aloui, membre du comité exécutif de la Coalition, apprendon de même source.
Kaïs Saïed a, en outre, reçu, le secrétaire général du mouvement Echaab, Zouhaier Maghzaoui qui a déclaré avoir présenté au chef de l'etat "la vision du parti sur l'avenir de la gouvernance en
Tunisie et son approche s'agissant des consultations en cours pour la formation d’un gouvernement".
Le président de la République a, pour sa part, souligné la nécessité de respecter les dispositions de la Constitution et d’opter pour les critères de compétence et non de quotas politiques, dans la formation du prochain gouvernement, qui sera responsable devant l’assemblée des Représentants du Peuple (ARP) de la mise en oeuvre d'un programme visant à concrétiser les aspirations des Tunisiens en matière d'emploi et de dignité nationale.
Le seul parti ayant manqué à l’appel est le Parti destourien libre (PDL), et sa présidente, Abir Moussi, a dévoilé qu’elle a décliné l’invitation du président de la République, jugeant qu’il doit dévoiler son programme, pour l’avenir. Certains jugent que c’est une erreur de ce parti qui se considère comme bourguibien. Mais, en cette période d’errements, il semble que Moussi ne veut pas s’impliquer avec des partis religieux extrémistes et rétrogrades. Entretemps, le peuple est tenu en haleine, surtout qu’aucune équation n’est possible, avec les divergences des points de vue, l’impossibilité de réunir une majorité tranquillisante et les conditions mises par certains partis, pour rejoindre le gouvernement, alors que le mouvement islamiste a déjà imposé ses règles du jeu et que le président veut bannir les quotas partisans.