Guerre ouverte entre Sami Fehri et Ennahdha ?
Le Temps - Comme par miracle, l’affaire Cactus Prod refait surface, au cours de cette période de règlements de comptes, et le premier à en pâtir, bien sûr, est Sami Fehri qui est dans le collimateur. Il y a, certes, de quoi lui demander de rendre des comptes à la justice, mais, comme on le connait, il a plus d’un tour dans son sac.
Le Temps - Comme par miracle, l’affaire Cactus Prod refait surface, au cours de cette période de règlements de comptes, et le premier à en pâtir, bien sûr, est Sami Fehri qui est dans le collimateur. Il y a, certes, de quoi lui demander de rendre des comptes à la justice, mais, comme on le connait, il a plus d’un tour dans son sac. La preuve en est, cette série d’enquêtes portant sur les relations financières du mouvement Ennahdha et l’implication de la famille de son chef, Rached Ghannouchi, que la chaîne Al Hiwar Ettounsi compte diffuser.
Le parquet près le pôle judiciaire économique et financier a décidé mardi soir d'émettre une interdiction de voyage à l'encontre de plusieurs personnes pour suspicion de corruption dans une société de production (Cactus Prod). La décision vise la mandataire judiciaire de la société, le présentateur Sami Fehri et son épouse.
Selon le porte-parole du pôle, Sofiane Selliti, l'émission de l'interdiction de voyage à l'encontre des personnes citées intervient après l'avancement de l'enquête dont s'est saisi le parquet du pole suite à la plainte déposée par le Chargé du contentieux de l'etat contre le ministère des Finances et plus précisément la Commission nationale de gestion des biens confisqués.
La plainte vise la mandataire judiciaire de l'une des sociétés confisquées pour suspicion de corruption à travers la signature de contrats en infraction avec les réglementations en vigueur, a précisé Selliti.
L’affaire de la société de production "Cactus Prod" est pendante devant la justice depuis 2011.
Sont accusés dans cette affaire, outre le présentateur Sami Fehri, l'ancien ministreconseiller auprès de la présidence de la République, Abdelwahab Abdallah et cinq directeurs généraux de l'établissement de la télévision tunisienne (ETT): Mustapha Khammari, Mohamed Fehri Chelbi, Brahim Fridhi, Moncef Gouja et Hédi Ben Nasr. Est également impliqué dans cette affaire, Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ex-président Ben Ali. L’affaire concerne des dépassements commis par la société de production "Cactus Prod" sous l’ancien régime et qui ont causé de grosses pertes financières à l’etablissement de la Télévision tunisienne.
Le dirigeant du mouvement Ennahdha, Samir Dilou, a estimé, dans une déclaration téléphonique accordée, hier, à Jawhara FM, que Sami El Fehri croit qu’il est la cible du parti, comme le pensait l’homme d’affaires et ancien candidat du parti Qalb Tounes à la présidentielle, Nabil Karoui.
« Il a déclaré la guerre au mouvement Ennahdha sur les plateaux d’el Hiwar Ettounsi durant la campagne électorale présidentielle et législative. Je ne sais pas ce qu’il essaie de prouver », a-t-il aussi déclaré. La chaîne El Hiwar Ettounsi avait annoncé, dans la soirée d’hier, qu’une série d’enquêtes portant sur les relations financières du mouvement Ennahdha et l’implication de la famille de son chef, Rached Ghannouchi, sera diffusée ultérieurement.
Cette annonce vient quelques heures après la décision du ministère public auprès du pôle judiciaire financier d’interdire de voyage Sami El Fehri ainsi que son épouse suite à une plainte déposée par le ministère des Finances pour mauvaise gestion des biens confisqués.