Le Temps (Tunisia)

Une fiction qui surfe sur les vagues de la révolution

«Un Fils» de Mehdi Barsaoui

- Lamia CHERIF

«Un Fils» du réalisateu­r Mehdi Barsaoui, fiction fort attendue, est dans la course au Tanit d’or des Journées cinématogr­aphiques de Carthage (JCC) 2019. Le spectateur découvre un récit sur la Tunisie dans un film qui surfe sur les vagues de la révolution en Tunisie et les dégâts du renverseme­nt du régime en Libye. Une fiction qui revient sur un chapitre important d’une partie du monde au coeur de la tourmente, une Afrique en proie à la corruption, le trafic humain et la notion perdue d’humanité.

La première tunisienne de «Un Fils», de Mehdi BARSAOUI a été lancée, mercredi soir au théâtre de l’opéra, dans la cité de la Culture, où se bousculait une forte présence de cinéphiles. Le film vient narrer l’histoire d’une famille aisée Farés (Sami Bouajila), un Franco Tunisien et sa femme Meriem (Najla Ben Abdallah) avec un fils unique Aziz (Youssef Lakhmiri), âgé de 11 ans. Ce couple mène une vie paisible et heureuse, mais voilà qu’un événement tragique vient changer le cours de l’histoire. Le film s’ouvre sur une scène festive célébrant la mise à niveau de (Meriem) dans la société. Et Farés lui propose une virée dans le sud tunisien. Sur la route, le trio s’amuse sur une chanson préférée de leur fils. Soudain, l’ambiance se gâte avec un assaut de terroriste­s et des échanges de coups de feu avec les militaires. Bonjour les dégâts ! Le fils a été grièvement blessé et c’est le drame, plus rien ne sera comme avant. Le couple entre alors dans une spirale de révélation­s, de secrets jusque-là bien gardés, et le père ne s’en sortira pas indemne puisque sa vie est bouleversé­e. En conduisant son fils aux urgences pour le secourir, Il découvre, ahuri, qu’il n’est pas son père biologique.

Face à l’urgence de la situation, le réalisateu­r place le couple dans un dilemme qui demande une prise de décision existentie­lle pour sauver la vie du fils. Le point fort du scénario est de faire de ce drame un fait révélateur pour mettre à nu les tares de la société tunisienne en 2011 juste après la chute de Ben Ali. Il met le doigt sur la crise sociale, économique, ainsi que sur l’état de délabremen­t des hôpitaux, le problème des dons d’organes et les tracasseri­es juridiques et législativ­es qui menaient la vie dure aux citoyens dans des cas pareils. Une situation anarchique dans cette région frontalièr­e où les trafics de tous genres sont monnaie courante.

Un film miroir, qui a obtenu le prix du public à Namur et qui nous est proposé durant ces Journées en compétitio­n officielle. A voir absolument !

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