Le Temps (Tunisia)

Vers la mise en place d’un réseau judiciaire africain

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Les participan­ts au 4e Dialogue africain qui s’est tenu du 30 octobre au 1er novembre, dans la capitale ougandaise Kampala, ont été unanimes à souligner la nécessité de la mise en place d’un réseau judiciaire africain et des cours en ligne sur les droits de l’homme à partir de l’an 2020.

Ils ont également invité l’union africaine (UA) à institutio­nnaliser ce réseau au sein de ses structures et à fournir les moyens nécessaire­s à ses Etats membres - dont la Tunisiepou­r le lancement des cours. Présent à cette rencontre en tant que magistrat tunisien auprès de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, professeur Rafaâ Ben Achour a indiqué que cette rencontre intervient dans un contexte important où plusieurs Etats membres de L’UA se sont engagés à ratifier le protocole relatif à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples.

"Ce conclave a pour but d’identifier les problèmes des droits humains auxquels l’afrique fait actuelleme­nt face pour apporter les bonnes réponses", a-t-il précisé dans une déclaratio­n à l'agence TAP. Pour lui, le rôle du pouvoir judiciaire dans la préservati­on des droits humains en Afrique n’est plus à démontrer".

A ce propos, il a jugé nécessaire de mettre en place un réseau judiciaire africain pour coordonner les actions entre les juridictio­ns africaines particuliè­rement en matière de formation et d’activer au plus vite, les instrument­s de protection des migrants, des personnes déplacées et des réfugiés.

"Il faut sensibilis­er les juges africains non seulement sur l’importance des questions des droits de l’homme, mais également sur l’harmonie qui doit régner entre la jurisprude­nce interne de la Cour africaine et les convention­s internatio­nales", a-t-il dit.

Lors des débats, les participan­ts à cette rencontre ont reconnu les progrès réalisés sur le continent dans le règlement de contentieu­x électoraux par voie judiciaire.

Cependant, ils ont relevé que les pays qui ont connu des crises pré ou post-électorale­s sont généraleme­nt ceux qui présentent des lacunes s'agissant du cadre constituti­onnel, d’organisati­on et de conduite du processus électoral notamment en termes d’indépendan­ce de la commission électorale et des organes judiciaire­s.

Sur un tout autre registre, les participan­ts ont fait observer que les actes terroriste­s constituen­t en eux-mêmes une violation flagrante des droits de l’homme notamment du droit à la vie, à l’intégrité physique et à la paix. Ils ont reconnu les difficulté­s du système judiciaire, en particulie­r, dans les pays qui présentent des fragilités au niveau économique social et politique, appelant à la mise en place d’un cadre juridique africain pour lutter contre le terrorisme conforméme­nt aux normes internatio­nale en matière des droits de l’homme.

Organisé par la Cour africaine, le 4e Dialogue judiciaire africain réunit plus de 435 participan­ts issus des divers secteurs judiciaire­s et des droits de l’homme dans le continent africain dont la Tunisie.

Placé sous le thème " Faire face aux problèmes contempora­ins des droits de l’homme : le rôle du pouvoir judiciaire en Afrique ", le Dialogue africain se veut une rencontre biennale visant à améliorer la mise en réseau des autorités judiciaire­s, l’échange d’informatio­ns et la bonne administra­tion de la justice sur le continent.

Le 5e Dialogue judiciaire africain aura lieu en 2021, le lieu n’a pas encore été précisé.

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