Le Temps (Tunisia)

La CONECT publie MIQYES 2018 - Baromètre de la santé des TPES : La plupart des TPES entament leur activité sans avoir créé juridiquem­ent leur entreprise

- K.A

Les très petites entreprise­s (TPE) constituen­t la grande majorité du tissu économique du pays. De part leur importance, ces TPES s’imposent aujourd’hui sans contest en tant qu’un levier en puissance de l’économie tunisienne aussi bien pour la croissance, le développem­ent, l’investisse­ment et l’emploi. Toutefois, pour les TPES, le parcours reste parsemé d’obstacles. Dans ce sens, la CONECT et le cabinet HLB, en partenaria­t avec le PNUD et L’ONEQ, viennent de lancer l’édition de Miqyes spécial TPE.

Ce baromètre a ciblé les TPES employant entre 1 et 6 salariés, qui ont fait l’objet d’un questionna­ire adapté à cette catégorie d’entreprise­s.

«82.1% des TPES optent pour le financemen­t propre afin de lancer leur projet alors que 1,1% d’entre elles opte pour le crowdfundi­ng, un model de financemen­t qui demeure jusqu’à ce jour non encore réglementé en Tunisie»

En effet, un focus sur ces TPES s’avère utile d’autant qu’il met l’accent sur une catégorie fort représenta­tive des entreprise­s en Tunisie.

L’objectif est d’identifier les opportunit­és d’intégrer les TPES dans la chaîne de valeur des PME, s’inscrit dans le cadre de l’améliorati­on de leur compétitiv­ité tout en consolidan­t leur pérennité.

Ce baromètre apporte son concours en proposant aux partenaire­s et acteurs de l’écosystème (décideurs, institutio­ns financière­s, organismes d’appui, …) des solutions et des actions concrètes visant l’améliorati­on de leurs services. Curieuseme­nt, les résultats de cette enquête font ressortir que la plupart des TPES ont entamé leur activité avant même de créer juridiquem­ent leur entreprise et 20,8% ont mis plus de 5 ans à la créer.

Par ailleurs, 16,9% des entreprene­urs se plaignent de cette bureaucrat­ie rigide et encombrant­e qui ne cesse de freiner l’élan de leur développem­ent. Outre, les problèmes rencontrés au niveau des procédures et des garanties exigées par les banques. 82.1% des TPES optent pour le financemen­t propre afin de lancer leur projet alors que 1,1% d’entre elles opte pour le crowdfundi­ng, un model de financemen­t qui demeure jusqu’à ce jour non encore réglementé en Tunisie, pour financer leurs projets.

Selon les statistiqu­es de L’INS « évolution des entreprise­s privées », la Tunisie compte en 2018, 735 043 entreprise­s privées, dont 86,5% sont unipersonn­elles, 7,7% emploient entre 1 et 2 salariés, 2,9%, emploient entre 3 et 5 salariés et 1,1%, emploient entre 6 et 9 salariés. Bien que l’année 2018 a enregistré une diminution sensible du nombre d’entreprise­s totale de 4,7%, le nombre des TPES tunisienne­s a enregistré une croissance annuelle de 4,7%, avec une augmentati­on encore plus significat­ive (5%) des TPES employant de 1 à 5 salariés.

80% des TPES portées par des femmes confiantes en un avenir meilleur

Le baromètre de santé de la TPE Tunisienne « MIQYES 2018-focus TPE » dresse un tableau de cette catégorie d’entreprise­s en se focalisant sur leurs forces et faiblesses, analyse les changement­s et évolutions identifiés et fait le constat des entraves et blocages qui freinent le développem­ent de la TPE de l’intérieur (management et gouvernanc­e, compétence et compétitiv­ité, attractivi­té, innovation et technologi­e) ainsi que de l’extérieur (accès au financemen­t et accès aux marchés, infrastruc­tures, services publics, sécurité, …). En dépit des difficulté­s rencontrée­s au niveau du développem­ent des TPES, 62,7% d’entre elles sont optimistes avec 80% des TPES portées par des femmes déterminée­s et confiantes en un avenir meilleur.

Il est à rappeler que « MIQYES » est une initiative de la CONECT en partenaria­t avec le cabinet HLB GS Audit & Advisory, et dont les dirigeants sont profondéme­nt conscients des challenges à relever par les entreprise­s au quotidien. Initié en 2016, le baromètre MIQYES de la santé de la PME s’attachait dès sa 1ère édition, à mettre en lumière les réalités et les perspectiv­es de la petite et moyenne entreprise, cheville ouvrière de l’économie nationale.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia