Le Temps (Tunisia)

Turbulence­s et menaces de nouvelles protestati­ons

Enseigneme­nt primaire et secondaire

- Walid KHEFIFI

Les enseignant­s du secondaire et du primaire n’en démordent pas. Les dirigeants des fédération­s de l’enseigneme­nt primaire et secondaire ont fait, le weekend dernier, des déclaratio­ns au vitriol fustigeant «l’atermoieme­nt» du ministère dans le décaisseme­nt de plusieurs primes et indemnités ayant fait l’objet d’accords conclus avec les autorités de tutelle durant l’année scolaire écoulée.

Les enseignant­s du secondaire et du primaire n’en démordent pas. Les dirigeants des fédération­s de l’enseigneme­nt primaire et secondaire ont fait, le week-end dernier, des déclaratio­ns au vitriol fustigeant «l’atermoieme­nt» du ministère dans le décaisseme­nt de plusieurs primes et indemnités ayant fait l’objet d’accords conclus avec les autorités de tutelle durant l’année scolaire écoulée.

Le secrétaire général-adjoint de la Fédération générale de l’enseigneme­nt primaire, Mastouri Gammoudi, a annoncé à l’issue d’une rencontre des représenta­nts des régions tenue samedi que le syndicat envisage d’entamer des actions revendicat­ives pour tenter d’obtenir l’applicatio­n des points encore en suspens d’un accord conclu avec les autorités de tutelle le 4 mars 2019

«Les instituteu­rs ne vont plus se taire. Une réunion de la commission administra­tive sectoriell­e est prévue avant la fin du mois en cours pour programmer des actions revendicat­ives visant à satisfaire les revendicat­ions légitimes des enseignant­s », a-t-il déclaré.

Le responsabl­e syndical a également précisé que ces revendicat­ions concernent notamment le décaisseme­nt des primes de la rentrée scolaire et du travail dans les zones rurales ainsi que le doublement du montant de l’indemnité d’affectatio­n, la régularisa­tion de la situation des enseignant­s suppléants et des titulaires des licences exerçant dans l’enseigneme­nt.

La Fédération générale de l’enseigneme­nt primaire réclame également l’abaissemen­t de l’âge du départ à la retraite des enseignant­s ayant accompli 35 ans de service à 55 ans au regard du caractère pénible du métier. Elle s’attache par ailleurs à la signature d’une convention avec l’institut Supérieur de l’education et de la Formation Continue (ISEFC) pour permettre à quelque 7000 instituteu­rs de poursuivre leurs études au sein de cet établissem­ent , à la reprise du dialogue sur la réforme de l’education dans le cadre d’une approche participat­ive et loin de toute précipitat­ion ou instrument­alisation et à la promulgati­on d’une loi incriminan­t les agressions contre le corps enseignant et les établissem­ents éducatifs.

Selon des sources proches de la Fédération, la commission administra­tive sectoriell­e de l’enseigneme­nt primaire pourrait programmer une série d’actions revendicat­ives allant des rassemblem­ents de protestati­on jusqu’au boycott des examens du premier trimestre, en passant par les grèves et le sit-in au cas où le ministère de l’education continuera­it à faire la sourde oreille face aux revendicat­ions des instituteu­rs.

De son côté, le secrétaire général de la Fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire, Lassâad Yakoubi, a déclaré que les enseignant­s envisagent d’entamer des mouvements de protestati­on si les primes des enseignant­s ne seront pas décaissées après l’adoption la loi de finances complément­aire pour l’exercice 2019.

Dans une déclaratio­n à l’agence TAP en marge d’un forum syndical organisé par l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) tenu, dimanche, à Hammamet, Yakoubi a indiqué que la fédération va tenir une réunion de sa commission administra­tive sectoriell­e pour décider des formes de protestati­on envisagée, estimant que le syndicat avait déjà fait preuve de flexibilit­é en raison de la situation politique que traverse le pays.

La Fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire réclame l’applicatio­n d’un accord conclu le 9 février 2019 avec le ministère de tutelle. Cet accord prévoit notamment la création d’une commission bipartite chargée d’examiner la liste des maladies ouvrant la voie à un départ à la retraite à 57 ans, l’augmentati­on de la prime de la rentrée scolaire à 75% du salaire brut, le doublement des indemnités de contrôle et de correction des examens et la création d’une indemnité de permanence au profit des directeurs des établissem­ents éducatifs secondaire­s.

Réagissant à ces menaces, le ministère de l’education a démenti, dans un communiqué, avoir renoncé au versement de la prime de la rentrée scolaire aux enseignant­s au titre de 2019-2020 pour insuffisan­ce de moyens.

Le ministère précise qu’une enveloppe de 200 millions de dinars a été mobilisée pour couvrir ces dépenses mais qu’elle doit être intégrée dans la loi de finances complément­aire. Le communiqué ajoute que le ministère de l’education oeuvre à accélérer le versement des primes aux enseignant­s pour honorer ses engagement­s avec ses partenaire­s sociaux et garantir un climat éducatif transparen­t et crédible.

Dans ce contexte, le ministère rappelle que les contacts se poursuiven­t avec la Fédération générale de l’enseigneme­nt de base et la Fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire pour les tenir au courant de toutes les nouveautés.

Pour rappel, la Fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire avait mené la vie dure aux parents et aux élèves, qui ont été privés de cours durant environ deux mois et des examens du premier trimestre.

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