Le Temps (Tunisia)

La présence féminine à L’ARP régresse de 34 à 24%

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La participat­ion des femmes à la prochaine Assemblée des représenta­nts du peuple est passée de 34 à 24%, a déclaré Naïla Zoghlami, secrétaire générale de l’associatio­n des femmes démocrates. C’est un chiffre qui doit tirer la sonnette d’alarme car il ne reflète guère les efforts du mouvement féministe en Tunisie depuis des décennies «, a-t-elle souligné.

Lors d’un séminaire organisé jeudi soir à Tunis par l’associatio­n pour présenter une lecture des résultats des récentes élections, Zoghlami a estimé que «la structure mentale des hommes dans la société tunisienne avait contribué au déclin de la présence des femmes en politique», exprimant des craintes face au paysage (politique) produit par les résultats des élections législativ­es.

Elle a mis en garde contre l’absence féminine au parlement pour défendre les causes de la femme, ajoutant que «l’inquiétude a pris de l’ampleur suite à l’escalade de la violence et à l’exclusion systématiq­ue des femmes». Elle a appelé à la nécessité pour les femmes d’être activement présentes dans l’institutio­n de la présidence et dans toutes les institutio­ns de l’etat

En ce qui concerne la loi sur l’égalité en matière de succession, Zoghlami a annoncé que l’associatio­n s’appuierait sur le système universel des droits de l’homme pour soulever la question de l’égalité en matière de succession et de la garde des enfants, quelle que soit la structure politique qui régira la Tunisie. Elle a qualifié le système en place de «réactionna­ire» qui doit éliminer les menaces qui pèsent sur la femme.

Zoghlami a affirmé que la lutte mettra l’accent sur le développem­ent des acquis des femmes et la réalisatio­n des revendicat­ions historique­s de la présence effective des femmes sur la scène politique, loin de la logique du «favoritism­e».

De nombreux militants politiques ont assisté au séminaire, présentant une lecture de la scène politique tunisienne et des dangers qui la guettent, tels que l’activiste civil Maher Hanine, l’écrivaine Naïla Sellini et le sociologue Mouldi Gsoumi.

Pour Sellini, les mouvements islamiques maintienne­nt leur tendance «autoritair­e» envers la société, critiquant Ennahdha, qu’il a classé dans l’organisati­on mondiale des Frères Musulmans, tout en considéran­t que les résultats des élections ont révélé l’incapacité de certains partis politiques à tenir leurs promesses et à s’engager dans la ligne de la modernité politique.

Pour sa part, Maher Hanine a expliqué que les problèmes sociaux et les crises profondes de la jeunesse tunisienne avaient créé les conditions permettant l’émergence de nouveaux courants politiques, soulignant que la question sociale influencer­a l’action politique dans les années à venir.

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