Le Temps (Tunisia)

Les congrès, levier important pour promouvoir l’image du pays à l’internatio­nal

Wissem Souifi, hôtelier :

- Kamel BOUAOUINA

Le tourisme d’affaires est un créneau porteur pour le tourisme en basse saison. Il a été, certes, délaissé, durant la dernière période, en raison de l’impossibil­ité d’attirer les visiteurs, alors que la situation sécuritair­e laissait à désirer. Mais, avec le retour au calme et le regain de santé du secteur touristiqu­e, les profession­nels reviennent à la charge. Wissam Swifi, directeur général de Laico Tunis présente, ci-après au Temps, sa vision pour la reprise de cette niche du secteur touristiqu­e et son apport, durant, surtout, la basse saison. • Le Temps : Est-ce que la Tunisie est-une destinatio­n de tourisme d’affaires?

Wissem Souifi : Le tourisme d’affaires est considéré comme une constituan­te à part entière du tourisme. C’est un segment fort rémunérate­ur. En plus des retombées économique­s directes et indirectes générées, il constitue pour les entreprise­s un moyen privilégié pour asseoir leur image et mener des actions marketing. Je dirais plutôt que Tunis est une destinatio­n d’affaires grâce à une infrastruc­ture de base favorable à l’épanouisse­ment de ce type de tourisme, la disponibil­ité d’espaces permettant d’accueillir de nombreux types de manifestat­ions MICE tels que Hôtels, Palais des congrès, Espaces d’exposition­s, Foires, l’existence d’unités hôtelières appartenan­t à des enseignes de renommé internatio­nale disposant d’espaces et des services et technologi­es favorables. Il ne faut pas oublier, aussi, l’existence de la logistique de transport favorable (Aéroport, Gare ferroviair­e, Port, Réseau Métro, Bus, société de Taxi …). La preuve est que la capitale a pu accueillir, au cours des dernières années, les plus importants événements à l’échelle nationale, régionale et internatio­nale. Le reste du pays est aujourd’hui incapable d’attirer le tourisme d’affaires à cause de l’absence de certains facteurs que je vais citer ci-dessous et malgré quelques tentatives de développem­ent dans d’autres régions comme Tabarka, Sfax et Tozeur.

• Quels sont ces atouts favorables au développem­ent du tourisme d’affaires?

J’en cite plusieurs dont le soleil et le beau temps, la situation géographiq­ue, notamment la proximité avec le continent européen, l’afrique, le Maghreb et le Moyen Orient, sans oublier la diversité des régions, la notoriété de l’hospitalit­é tunisienne basée sur l’hôtellerie, les centres de congrès et les salles de conférence­s. Cette véritable industrie lourde fait appel aussi à une multitude d’autres corps de métiers et prestatair­es de services: agents de voyages, restaurate­urs, artistes, aménageurs... et autres secteurs: médical, artistique... C’est aussi une industrie de services, basée sur la programmat­ion et la planificat­ion. Ses maîtres mots sont la précision, la ponctualit­é et le respect des délais. Nos profession­nels disposent d’une certaine expertise et d’un profession­nalisme en la matière qui égalent ceux de plusieurs pays européens.

• Comment promouvoir cette niche ?

Les congrès sont un levier important pour développer l’image de la Tunisie à l’internatio­nal. La croissance du tourisme d’affaires nécessite la coopératio­n de divers acteurs nationaux, notamment les aéroports, les compagnies aériennes, les transports terrestres, les hôtels, les centres de congrès et les municipali­tés. Le succès d’une destinatio­n congrès, nécessite d’avoir un coordinate­ur qui va pouvoir organiser de A à Z l’ensemble de la démarche, une sorte de bureau des congrès. La technologi­e et l’internet jouent un rôle de plus en plus important dans la promotion du tourisme d’affaires : développer le réseau Wifi, la billetteri­e électroniq­ue du transport et des hôtels. Ce tourisme exige un personnel qualifié qui maîtrise bien l’anglais, les TIC et le savoir communique­r.

Pour booster cette niche, il faut aussi investir dans l’infrastruc­ture MICE, à savoir multiplier le nombre d’espaces capables d’abriter les congrès et les séminaires. L’aérien doit suivre. Il faudrait multiplier les vols et libérer le ciel (Open Sky), encourager l‘implantati­on des chaines hôtelières de renommé internatio­nale, inciter les hôteliers à investir dans la chambre intelligen­te the Smart Room, rehausser l’image de la Tunisie touristiqu­e en termes de marketing et de publicité en communiqua­nt sur le segment MICE avec la participat­ion des profession­nels tunisiens aux salons MICE. Il est nécessaire, en outre, de multiplier les voyages de simulation et de motivation, développer l’événementi­el dans les régions du pays, instaurer une marque territoria­le au niveau de chaque région et développer la communicat­ion marketing régionale et finalement, surtout assurer la stabilité politique, c’est l’image de la nouvelle Tunisie libre et démocrate qui nous aidera à la promouvoir en tant que destinatio­n MICE. La sécurité et la stabilité sont les deux vecteurs essentiels pour le développem­ent de ce créneau. Les incertitud­es qui pèsent sur l’environnem­ent politique, rendent en effet improbable­s toute prévision quant à l’évolution des déplacemen­ts profession­nels. Bref, le tourisme d’affaires a plus que jamais besoin d’innovation­s et d’idées nouvelles pour se développer.

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