Un itinéraire de collectionneur
L’ouvrage se présente comme un album rassemblant près de deux cents photos en couleur et décrivant par le menu une sélection d’objets de la collection du baron d’erlanger. De fait, le livre s’intéresse à tous ces objets d’art qui ont accompagné deux générations de la famille du baron qui avait fondé au début du vingtième siècle, cette auguste demeure qui surplombe le golfe de Tunis. La collection de peinture du baron est à ce titre mise en exergue pour souligner les choix esthétiques de Rodolphe d’erlanger. De même, sa passion pour l’art japonais est au coeur de cet ouvrage qui célèbre des objets de toutes sortes.
Ainsi, aussi bien les verreries ottomanes, la céramique chinoise ou les poteries tunisiennes sont mises sous leur meilleur jour. De même, le livre retrouve et révèle dans toute leur splendeur des pièces en cuivre qadjar, des meubles en bois nacré et aussi des bijoux traditionnels tunisiens. Ancien conservateur du musée de 1995 à 2015, Mounir Hentati sait de quoi il parle et recense amoureusement en les éclairant par des anecdotes et des digressions explicatives, les mille et uns objets qui meublent le palais. La présentation du livre aura lieu ce vendredi 15 novembre à 17h30 et sera accompagnée par une exposition des verreries ottomanes du baron d’erlanger. Avis aux amateurs: cette exposition ne durera que le temps de la présentation de l’ouvrage qui sera assurée par Ali Louati, ancien directeur du CMAM et préfacier de ce livre.
Dans “Ennejma Ezzahra Treasures unveiled”, l’auteur s’intéresse essentiellement aux oeuvres d’art et aux objets qui se trouvent au palais de Sidi Bou Said. L’ouvrage est exhaustif et retrace la présence de tapis d’orient, estampes japonaises, opalines et même costumes et couvre-chefs ayant appartenu aux habitants de la demeure. Avec une iconographie des plus riches, le livre s’ouvre sur un prologue qui détaille le contexte dans lequel s’est formée cette collection. sa vocation de collectionneur au fait des arts de l’orient. La collection de photographies se penche ensuite, légendes à l’appui, sur chaque objet, le plaçant dans une perspective muséographique et esthétique. les intérieurs du palais sont aussi mis en valeur afin de saisir la dynamique de chaque objet dans son contexte. Pour compléter l’ouvrage, l’auteur a également puisé dans les archives du baron et retrouvé de précieux documents soulignant son soutien aux artistes tunisiens. Enfin, le livre se referme sur une invitation au voyage en Orient, volonté non proclamée du baron d’erlanger dont la demeure est de ces musées inépuisables qui exaltent les imaginaires. L’ouvrage en impose grâce aux informations précieuses qu’il contient et aussi par le biais lumineux du travail des photographes Salah Jabeur et Firas Ben Khlifa. La maquette aérée et artistique de Nebras Charfi souligne pour sa part le savoir-faire de Mim éditions et des imprimeries de la Simpact. Notons aussi le travail appréciable de Winkie Williamson et Ciara Atkins pour la révision des textes En 218 pages, ce livre deviendra indéniablement le vademecum des visiteurs anglophones du palais en attendant des traductions en français ou en arabe. Saluant le projet de Mounir Hentati, le préfacier de l’ouvrage, Ali Louati écrit: “Plus qu’un catalogue raisonné d’objets d’art ou un inventaire d’artefacts ramassés au gré des envies d’un collectionneur invétéré, ce livre les insère comme traces éloquentes, balisant l’itinéraire intime de Rodolphe d’erlanger, en quête des codes et thèmes majeurs d’une culture ancestrale qui le fascinait.” Et c’est tout dire de ce qui fonde la valeur singulière et les saveurs uniques de cet ouvrage qui ne tardera pas à devenir un incontournable de notre bibliothèque culturelle anglophone.