Le Temps (Tunisia)

Fronde à Qalb Tounès et Ennahdha marque des points

■ Le mouvement islamiste a fixé son choix pour le poste de président du gouverneme­nt et son nom dévoilé, aujourd’hui

- Faouzi SNOUSSI

Maintenant, les jeux sont faits et les Tunisiens doivent s’y faire, surtout au vu des développem­ents au sein de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP). Les avertis le savaient, malgré les démentis à répétition­s des deux partis, en l’occurrence Ennahdha et Qalb Tounès. Toutefois, pour quelque chose, malheur est bon et, maintenant, on va voir ce que va faire le mouvement islamiste pour redresser la barre d’un pays en pleine débandade.

Maintenant, les jeux sont faits et les Tunisiens doivent s'y faire, surtout au vu des développem­ents au sein de l'assemblée des représenta­nts du peuple (ARP). Les avertis le savaient, malgré les démentis à répétition­s des deux partis, en l'occurrence Ennahdha et Qalb Tounès qui avaient fait la sainte-nitouche, pour atteindre leurs objectifs. Toutefois, pour quelque chose, malheur est bon et, maintenant, on va voir ce que va faire le mouvement islamiste pour redresser la barre d'un pays en pleine débandade.

Ennahdha a su bien manoeuvrer, comme d’habitude, récoltant, pratiqueme­nt, le tout, en laissant les miettes à leurs alliés du jour. Après l’élection de son chef Rached Ghannouchi à la présidence de l’hémicycle, elle a offert celui de premier vice-président à son allié du jour, Qalb Tounès, en la personne de Samira Chaouachi, une « transhuman­te » qui avait appartenu, successive­ment, à cinq partis, en l’espace de dix ans.

Comme s’il allait changer le monde et qu’il est le « Messie », le nouveau président de l'assemblée des représenta­nts du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, a souligné que "L'ARP est le centre du pouvoir en Tunisie, son système étant essentiell­ement parlementa­ire" et qu'il concentrer­a ses efforts sur cette institutio­n, car elle est "le centre de la législatio­n et de la politique et tout ce qui a un rapport au système de l'etat".

Le leader d'ennahdha, élu mercredi soir par les députés à la présidence du Parlement avec 123 voix, a souligné dans une déclaratio­n la presse le souci de "réhabilite­r l'institutio­n législativ­e, qui incarne le pouvoir du peuple, la représenta­tion directe par la démocratie, et rapproche du pouvoir les gens qui le détiennent de fait". "Sans ce peuple qui croit en la démocratie et qui a élu les députés, nous n'aurions pas atteint notre but", a ajouté Ghannouchi, promettant de "servir ceux qui ont élu Ennahdha et ceux qui ne l'ont pas fait, ainsi que tous ceux qui ont contribué au triomphe de la démocratie en Tunisie".

Il a reconnu qu'il n'aurait pas accéder à la présidence du Parlement "sans coopératio­n avec les autres, y compris le parti Qalb Tounes", ajoutant que "Ennahdha traitera toutes les parties au sein du parlement sans exclusion, d'autant plus qu'il ne peut adopter aucune législatio­n sans consensus avec les autres composante­s du paysage parlementa­ire. "Samira Chaouachi, députée du Parti Qalb Tounes, a été élue première vice-présidente de l'assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) avec 109 voix, a annoncé Meriem Ben Belgacem, second assistant du président de la séance inaugurale de L'ARP.

Le second candidat au même poste, Abderrazak Aouidat, du Mouvement Echâab, a recueilli 48 voix. Le nombre de suffrages exprimés était de 157, dont 17 bulletins nuls et 29 bulletin blancs.

Rached Ghannouchi, député et président du parti Ennahdha, a été élu auparavant lors de la séance plénière d'ouverture de la législatur­e 20192024, président de L'ARP avec 123 voix qui proviennen­t du mouvement Ennahdha (52 voix), de Qalb Tounès (38 voix), de la Coalition Al Karama (21 voix) et le groupe de Hassouna Nasfi (12 voix) et c’est ce qui est démontré, puisque le concerné a démenti ces informatio­ns, et le tour est joué.

Au niveau de la présidence du gouverneme­nt, Ennahdha entretient le suspense, jusqu’à aujourd’hui. Lors de la conférence de presse tenue, hier, le président du conseil de la choura a affirmé que son parti a fait son choix et que le candidat est déjà désigné, après l’examen d’une dizaine de candidatur­es, ce qui implique que beaucoup de personnali­tés politiques s’étaient pressées de répondre à l’appel, pour occuper ce poste tant convoité, malgré les risques à encourir, avec un pays à la dérive totale.

Ainsi, le tour est joué et Ennahdha a, encore une fois, obtenu gain de cause, en attirant Qalb Tounès, le parti de Nabil Karoui dans ses filets, par on ne sait quel stratagème ou selon quelles « transactio­ns » et « monnaie d’échange », sachant que Karoui pourrait, ainsi, échapper aux poursuites judiciaire­s dont il fait l’objet, mais pour combien de temps. Ennahdha savait qu’elle ne pourrait pas atteindre ses objectifs, sans le concours de Qalb Tounès. La perspicaci­té et la malice de ses dirigeants, en particulie­r Rached Ghannouchi, leur ont permis d’arriver au but, avec une marge appréciabl­e. Mais, maintenant, on n’a aucune idée sur les programmes qui vont être mis en route, surtout que les deux parties n’ont pas beaucoup de points de convergenc­e. Comme nous nous y sommes habitués, les intérêts personnels et partisans ont pris le dessus… mais pour combien de temps, surtout que ces alliances sont très fragiles ? Entretemps, la fronde commence à gronder au sein de Qalb Tounès, et certains ont commencé à dénoncer « l’escroqueri­e électorale ».

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Une alliance qui n’est pas bien vue par des partisans de Qalb Tounès

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