Le Temps (Tunisia)

Avions sanitaires

- Par Chokri BEN NESSIR

Cinq agents de la protection civile, dont trois sapeurs-pompiers ont été blessés dans l’explosion du réservoir de carburant d’une voiture à Ras Jédir alors qu’ils tentaient de maitriser les flammes. Ces héros anonymes, on n’en parle presque jamais. Pourtant, quand tout semble basculer, quand tout semble s’effondrer, ils répondent toujours présents pour secourir, pour sauver des vies ou même pour apporter un peu de réconfort aux blessés.

Ils sont visibles sur les sites mais on ne remarque leur présence que lorsqu’on est en détresse. Ils répondent présents dans les catastroph­es et les inondation­s. Ils luttent contre les flammes dans les feux de forêts. Ils apportent les premiers secours aux blessés des accidents de la route, évacuent les victimes des attentats terroriste­s. Ils sont partout. Dans les concerts, dans les salles de cinéma, dans les théâtres mais aussi dans les stades. Y a –t-il une plus belle illustrati­on de ce qu’est leur engagement, leur dévouement ? Pourtant on leur rend rarement hommage dans les médias. Toutefois, leur engagement est non seulement intense mais aussi total.

Il n’empêche, cet accident révèle le manque cruel de moyens dont disposent les sapeurs-pompiers. En effet, une évacuation sanitaire par avion des pompiers blessés était impossible, malgré la mise à dispositio­n d’un avion militaire. Car, parait-il, l’avion militaire n’était pas équipé pour le transport de blessés mis en coma artificiel.

Il est grand temps d’équiper et de moderniser le parc des sapeurs-pompiers par des avions ou des hélicoptèr­es médicaux. En effet, chaque jour, des patients meurent, des blessés décèdent dans les embouteill­ages à cause de la lenteur des procédures d’évacuation terrestres. Pire encore, les victimes d’accident dans les régions où les soins ne sont pas adaptés ou bien la qualité des traitement­s n’est pas optimale, sont condamnées à mourir, à cause des centaines de kilomètres à parcourir lors d’un transfert d’urgence. Ils décèdent, avant d’atteindre l’hôpital le plus proche.

C’est pour dire que des innovation­s fortes sont à introduire inéluctabl­ement par rapport à la pratique actuelle de nos pompiers. Notre voeu est que les autorités accordent plus d’attention à ce sujet pour que, dans tous les services de secours et d’évacuation, le transport aérien des blessés soit désormais placé au coeur de la doctrine opérationn­elle des secouriste­s et des pompiers. L’important est que tout soit mis en oeuvre pour permettre aux secouriste­s d’être plus efficaces dans les missions qu’ils exercent au service des Tunisiens. Certes, le sujet est complexe. Mais nous devons lui apporter des solutions. Un partenaria­t public- privé pourrait pallier au manque de moyens financiers. Il en va tout simplement de l’avenir du service public de secours.

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