La faune et la flore sérieusement menacées
Kairouan :
Selon un septuagénaire de la localité de ‘Tammama’ de la délégation de Menzel Mhiri dans le gouvernorat de Kairouan ; la dernière gazelle de montagne vivant jadis dans la région a été abattue à la fin des années 20 du siècle dernier.
Réintroduction de l’espèce
C’est la raison principale pour laquelle l’arrondissement des forêts de Kairouan a aménagé la réserve naturelle de Djebel Touati de la délégation de Menzel Mhiri, avec l’objectif de réintroduire et protéger cette espèce animale. Cette action qui a démarré au début des années quatre-vingt-dix du siècle dernier avec notamment la réintroduction de quelques couples de gazelles de montagne et de mouflons à manchettes. Elle a finalement connu une grande réussite puisque ces animaux sauvages se sont bien adaptés au climat de la région, avant de se reproduire et des dizaines de ces bêtes ont même quitté la réserve pour vivre dans les montagnes des régions environnantes pour devenir la cible préférée des braconniers. Ces derniers, à bord de voitures tout terrain font chaque nuit des ravages pour abattre ces bêtes.
Le porc-épic ; la nouvelle cible des braconniers
En effet et après la regrettable disparition de l’outarde (houbara) de nos régions ; c’est le porc-épic, un autre animal protégé qui est actuellement la cible des braconniers. C’est dans la zone de Rhima, de la délégation de Hajeb Laayoun, que la population de ces rongeurs subit actuellement des massacres.
Les associations de la protection de l’environnement s’inquiètent et essayent de sensibiliser la population sur les dégâts causés par les moins respectueux à la flore et à la faune. Encore faut–il partir à la chasse aux auteurs de ces forfaits pour sauver et protéger ce qui reste de la faune cynégétique dans la région. Dans ce cadre, les techniciens de l’arrondissement des forêts relevant du Commissariat régional au développement agricole de Kairouan et les agents de la garde nationale de la région sont appelés à intensifier leurs patrouilles notamment la nuit pour empêcher les braconniers de nuire à la faune.
Le romarin également menacé
Etant anarchiquement exploitées par les populations riveraines des forets ; les nappes de romarin dans la région qui s’étendent sur 20.000 ha environ sont sérieusement menacées.
Ridha Ghribi, ingénieur général des forets à la retraite indique à ce propos que les changements climatiques et plus particulièrement la sécheresse et la cueillette anarchique des sommités florales du romarin affectent sérieusement la nappe de ce petit arbuste appelant les autorités concernées à réviser la manière d’agir, en optant pour un système de rotation entre les nappes couvertes de romarins pour que cet arbuste et les autres espèces végétales rescapés du défrichage ne disparaissent pas de nos forêts.