Le Temps (Tunisia)

Des pro-démocratie toujours retranchés dans le campus à Hong Kong

-

Des dizaines de manifestan­ts prodémocra­tie étaient toujours retranchés hier soir sur un campus assiégé de Hong Kong, où un gigantesqu­e "SOS" a été tracé, alors que 700 personnes ont été arrêtées depuis le début de l'occupation de l'établissem­ent, devenu un bastion du mouvement.

L'université polytechni­que de Hong Kong (Polyu), sur la péninsule de Kowloon, est le théâtre de la plus longue et violente confrontat­ion entre manifestan­ts et forces de l'ordre depuis le début de la contestati­on en juin.

La pression internatio­nale s'est accentuée avec l'adoption par le Sénat américain d'un texte de soutien aux exigences des protestata­ires. Une initiative fermement condamnée par Pékin. Depuis dimanche, les protestata­ires de la Polyu ont accueilli les tentatives pour les déloger par des jets de cocktails Molotov et de briques. La police a menacé de recourir à des balles réelles si elle était attaquée avec des armes létales.

Hier, les conditions de la cinquantai­ne de manifestan­ts à l'intérieur de l'université se détériorai­ent. L'un d'entre eux, âgé de 20 ans et se présentant sous le nom de "Ken", a affirmé que les réserves d'eau et de nourriture diminuaien­t. Malgré tout, de jeunes radicaux vêtus de noir continuaie­nt de préparer des cocktails Molotov, tandis que d'autres dormaient sur des tapis de yoga étalés dans un gymnase. Dehors, dans une cour, un immense "SOS" a été tracé à l'aide de vêtements.

Au total, 700 personnes ont déjà été arrêtées en rapport avec l'occupation du campus, a déclaré mercredi soir un responsabl­e de la police.

Le Haut-commissari­at de L'ONU aux droits de l'homme a appelé les autorités à trouver "une solution pacifique", tout en dénonçant la "violence extrême" de certains manifestan­ts.

Le Sénat américain a adopté de son côté un texte soutenant les "droits de l'homme et la démocratie" à Hong Kong face à Pékin et menaçant de suspendre le statut économique spécial accordé par Washington au territoire semi-autonome.

Les sénateurs ont également approuvé une mesure qui interdirai­t la vente à la police hongkongai­se de gaz lacrymogèn­e, balles en caoutchouc et autres équipement­s destinés à réprimer les manifestat­ions.

Pékin a réagi en menaçant de représaill­es en cas d'adoption définitive du texte. La Chine a aussi convoqué hier le chargé d'affaires par intérim de l'ambassade des Etats-unis pour "une protestati­on solennelle".

Certains ont été évacués sur des civières dans la nuit, et la police a annoncé avoir arrêté deux manifestan­ts en fuite sortant d'une bouche d'égout à l'extérieur du campus. Pour desserrer l'étau policier autour du campus, de nombreuses actions de diversion ont été menées pour bloquer le métro à l'heure de pointe

Les employés devant se rendre au travail ont dû prendre leur mal en patience, leur trajet mettant parfois le double de la durée habituelle. La police a aussi annoncé que 213 personnes arrêtées lundi soir alors qu'elles manifestai­ent à Kowloon avaient été inculpées hier.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia