Sommes-nous satisfaits du rendement de nos conseils municipaux ?
Un an après leur élection :
Un million neuf cent mille Tunisiens se sont rendus aux urnes le 6 mai 2018 pour élire 7200 conseillers municipaux dans 350 communes en Tunisie. Les engagements de campagne de nos édiles ont-ils été tenus? Les citoyens sont-ils satisfaits du rendement des conseils municipaux bien que certains essuient de sévères critiques sur leur bilan. Les municipalités ont-elles connu des avancées ou des reculs ?
Un million neuf cent mille Tunisiens se sont rendus aux urnes le 6 mai 2018 pour élire 7200 conseillers municipaux dans 350 communes en Tunisie. Les engagements de campagne de nos édiles ont-ils été tenus? Les citoyens sont-ils satisfaits du rendement des conseils municipaux bien que certains essuient de sévères critiques sur leur bilan. Les municipalités ont-elles connu des avancées ou des reculs ?
C’est dans ce cadre que la Fondation Konrad Adenauer et Sigma Conseil organisent cet après-midi 21 novembre 2019 une rencontre-débat intitulée «Les conseils municipaux entre blocages et besoin d’autonomie: sommes-nous satisfaits du rendement de nos conseils municipaux?» pour présenter un sondage sur le niveau de satisfaction du travail municipal et l’évaluation par les citoyens du rendement des conseils municipaux en Tunisie.
Il s’avère qu’après plus d’un an, le bilan de ces conseils municipaux est mi-figue mi-raisin. L’ONG Al Bawsala a indiqué que 24 présidents ou présidentes de communes ont démissionné de leurs postes depuis leur prise de fonction à l’issue des Municipales de mai 2018, alors que 42% des démissions enregistrées dans les conseils municipaux ont concerné les élus du parti Ennahdha, 21% pour Nidaa Tounes, contre 37% pour les Indépendants. 21% de ces démissions ont été présentées pour des raisons de travail au sein des conseils municipaux, car, en effet, les démissionnaires ont affirmé ne plus pouvoir travailler avec la composition de ces conseils.
Certains présidents de communes déclarent être victimes d’une administration en total décalage par rapport aux nouveaux textes qui régissent les collectivités locales, d’autres souffrent des contraintes financières et du déséquilibre structurel des budgets municipaux. Certains maires démissionnaires se sont plaints du non soutien de la société civile, des citoyens et des opérateurs économiques de leurs communes. Leila Chraïbi, Présidente, de l’association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (ATIDE), explique que les affinités et les appartenances politiques des élus ont nui à leur rendement. « Des mésententes sont à relever dans plusieurs municipalités, étant donné qu’elles sont composées de différents partis et courants politiques, ce qui explique la dissolution de certaines d’entre elles » et d’ajouter «le manque d’expérience de certains élus pourrait également expliquer ce bilan, rappelant que plus il y a d’élus municipaux indépendants, plus le rendement était meilleur».
Cette Rencontre de Tunis organisée à Nabeul a pour objectif de faire le diagnostic de la situation actuelle et de proposer des pistes permettant le déblocage de cette situation en fonction de la typologie des communes en question.