« Qui ouvre une école, ferme une prison »
Mais il y a un problème : dans le cas contraire, qu’est-ce qui est censé se passer ?
Décidément, pour rater le coche, on est les premiers sur la liste. Le comble, c’est qu’on est censés applaudir !
Quid du manque flagrant d’écoles sous nos si douces latitudes ? Question de priorités, sans doute. Et d’urgences nationales. Construire de nouvelles prisons, c’est certainement plus porteur. C’est une question de perspective d’avenir. D’une vision du futur, aux antipodes. Une vue de l’esprit ?
N’insistons pas plus qu’il n’est permis, les écoles attendront. Et tant pis, pour les nouvelles générations, qui devront, obligatoirement et par défaut, sécher ces lieux de l’instruction, qui seront, à leur tour, tellement encombrés dans quelques années, qu’ils en deviendront, définitivement infréquentables. Jetant, toute une population d’écoliers, sur des chemins de traverse, pas forcément bucoliques. Et il y a fort à parier, tout en conjurant le sort, pour qu’il soit plus magnanime, qu’il faudra alors, penser à construire, d’autres prisons, qui ne désempliront pas également, et ainsi va le monde.
A Dieu ne plaise…
Ce qui pourrait en découler, on n’ose même pas l’imaginer… Non, il faut se forcer à se réveiller, pour mettre, au plus vite, fin au cauchemar. Et agir. Vite. Pour changer les choses.
Il est vrai, « humaniser », un tant soit peu, ces lieux, par nature, inhospitaliers, que sont les prisons, en les désencombrant, c’est forcément une bonne chose. C’est même souhaitable. Parce que cela ne relève, ni du luxe, ni du superflu. Mais ce qui serait plus réjouissant, plus réfléchi, et, plus responsable, c’est de veiller à « désengorger » les prisons, en accomplissant un travail en amont, de nature préventive, qui exige de faire juste assaut de bonne volonté, pour investir, par ricochet, dans l’education, ce que l’on dépenserait demain pour construire d’autres murs épais et froids, pour enfermer notamment une jeunesse, qui serait tout simplement en déperdition.
Non, nous ne visons surtout pas les terroristes de tous bords, revenus, ou pas, des « foyers de tension », mais ces « petits jeunes » que l’on jette derrière ces mêmes murs épais, parce qu’ils auraient commis un jour, un péché, pas du tout capital, en ne résistant pas à un « joint » offert, un soir de « spleen et d’idéal », pour rencontrer Rimbaud, qu’ils ne croiseront pas, parce qu’entre-temps, leur « voyage » aura été interrompu, aussi vite qu’il aura commencé, par décision de l’arbitre.
Foutaises.
Une école contre une prison, ce n’est pas négociable. Il faudra revoir nos classiques…