Une oeuvre résolument féministe
Malgré les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale Tunis, ‘’Poupée de Bazar’’, la pièce de théâtre que signe Dalila Meftahi a été donnée dans une salle comble. L’engouement pour l’artiste et son théâtre s’est soldé par un déluge d’applaudissement qui a accompagné la fin de la représentation.
Malgré les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale Tunis, ‘’Poupée de Bazar’’ , la pièce de théâtre que signe Dalila Meftahi a été donnée dans une salle comble.
L’engouement pour l’artiste et son théâtre s’est soldé par un déluge d’applaudissement qui a accompagné la fin de la représentation. Le public averti a été conquis par la qualité d’un jeu et d’une thématique résolument féministe qui , sur scène , se joue d’un mélange des genres entre comique et tragique pour nous concocter une oeuvre qui plait et qui donne à réfléchir.
Ici on est dans l’intemporalité d’une action qui prend pour personnages protagonistes le sultan Charayar et sa belle dulcinée Chérazade. Mais il ne faut pas se leurrer car Chérazade est loin de l’image stéréotypée de la femme qui cherche par tous les moyens à plaire par son physique et parfois même par sa frivolité. Chérazade se révolte contre cette image toute faite de la femme et de son rôle dans une société machiste. Charayar finit par tomber amoureux de Chérazad et se défait à son tour de son image de tyran. Il est fragilisé et hanté par les fantômes de femmes, les victimes de sa tyrannise. Il pleure toutes les larmes de son corps. Chérazade finit par lui concocter les histoires de femmes qu’elle veut lui faire écouter, celles de femmes battantes qui gagnent leurs vies à la sueur de leur front.
Les mille et une nuits , l’ouvrage que tout le monde croit connaître… Dalila Meftahi nous en livre une version plus actuelle, une lecture qui épouse son temps et qui en dit long sur l’image d’une femme orientale qui se doit d’être libérée du joug d’un harem qui la dévalorise. Parole de femme.