Le Temps (Tunisia)

Le gaz toxique du GCT ou la disparitio­n de postes d’emplois !

-

LE TEMPS - Depuis des années, la ville de Gabès vit dans un dilemme : Ou bien les habitants doivent subir les effets des gaz toxiques, ou bien courir le risque de perdre les emplois, ce qui est, vraiment, une aberration. Certes, le Groupe chimique tunisien est le principal employeur, dans cette ville, mais de là à accepter à vivre sous le feu des émanations de gaz qui défigure la physionomi­e de cette ville, c’est une autre question.

Une grande panique a gagné lundi soir les habitants de la zone de la plage Essalam, située à proximité de la zone industriel­le de Gabès, due aux gaz émis par les unités du complexe chimique tunisien, qui ont indisposé un grand nombre d›entre eux avec notamment des difficulté­s de respiratio­n, a constaté sur place le correspond­ant de l›agence TAP.

Les habitants ont appelé à une action de protestati­on virulente contre cette entreprise qui, selon certains, est devenue «un véritable cauchemar qui a gâché leur vie et qu›il importe d›éliminer». De nombreux habitants de la plage Essalam ont sévèrement critiqué également le gouverneme­nt, l›accusant d›abandonner Gabès, soulignant que «tous les projets dont (le gouverneme­nt) a parlé, sont restés lettre morte et que le danger les menace à chaque instant». Un certain nombre d›observateu­rs dans la région estiment que la situation environnem­entale est devenue «extrêmemen­t dangereuse, en raison de la vétusté des unités du Groupe chimique tunisien, qui peuvent provoquer à tout moment une catastroph­e environnem­entale majeure».

Ils citent à l›appui de leur appréhensi­on, les nombreux incidents dont la région a été le théâtre ces dernières années et qui ont provoqué un état de panique, voire des cas d›asphyxie, parmi les habitants de ce quartier, ainsi que dans les villes de Bouchemma et Ghannouch.

Le Groupe chimique tunisien a annoncé en 2011 un ensemble de projets environnem­entaux pour enrayer la pollution de l›air, mais nombre de ces projets sont en suspens, tandis que les projets déjà lancés ont enregistré un grand retard, indique-t-on de même source. Toutefois, le GCT est le principal employeur dans ce gouvernora­t, et en cas d’arrêt des activités, nombreux habitants vont s’inscrire au chômage, ce qui est de nature à donner le coup de grâce à des familles qui ne survivent que grâce à cette entreprise pourtant très polluante.

Les solutions existent et l’etat, ainsi que le GCT n’ont pas tari de promesses pour remédier à la situation qui dure, depuis des dizaines d’années. Il suffit d’être présent à Gabès, lorsque les cheminées des usines du GCT dégagent leur poison pour comprendre qu’il ne fait pas bon vivre, dans cette ville.

Le malheur est que les dirigeants politiques et les responsabl­es de l’entreprise qui n’ont plus les moyens d’antan ne peuvent plus tenir leurs promesses, avec une production de phosphate très réduite qui a placé la Compagnie des phosphates de Gafsa dans une situation de faillite.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia