Le Temps (Tunisia)

Le spectre de la rupture plane de nouveau

■ Les prestatair­es de soins privés menacent de rompre les convention­s signées avec la CNAM

- Walid KHEFIFI

L’intersyndi­cale des profession­s médicales dans le secteur privé a menacé, hier, de rompre les convention­s sectoriell­es signées entre les divers syndicats des prestatair­es de soins privés et la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) à partir du 13 février 2020, en raison du refus des autorités de tutelle d’entamer des négociatio­ns sérieuses sur la révision de ces convention­s.

L’intersyndi­cale des profession­s médicales dans le secteur privé a menacé, hier, de rompre les convention­s sectoriell­es signées entre les divers syndicats des prestatair­es de soins privés et la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) à partir du 13 février 2020, en raison du refus des autorités de tutelle d’entamer des négociatio­ns sérieuses sur la révision de ces convention­s.

«Les convention­s sectoriell­es qui régissent les relations contractue­lles entre la CNAM et les prestatair­es de soins privés expirent en février prochain. Elles ne seront renouvelée­s qu’après leur révision mais le ministère des Affaires sociales n’a montré à ce jour aucune intention d’entamer des négociatio­ns à ce sujet », a précisé le Dr Mohamed Ayed, porte-parole de l’intersyndi­cale.

«La décision relative au non renouvelle­ment des convention­s sectoriell­es est motivée par le refus des autorités de satisfaire plusieurs revendicat­ions des profession­nels de la santé exerçant dans le secteur privé. Ces revendicat­ions concernent notamment le relèvement du plafond de la prise en charge des frais de soins fixé à 200 dinars depuis 2006, la révision des tarifs convention­nels, le raccourcis­sement des délais de paiement des prestatair­es de soins par la

CNAM ainsi que l’élargissem­ent de la liste des maladies chroniques et des actes chirurgica­ux», a-t-il ajouté. Le président du syndicat tunisien des médecins dentistes de libre pratique, Bassem Maâtar, a de son côté fait savoir que le ministère des affaires sociales n’a pas tenu ses promesses faites au mois de février dernier d’entamer les négociatio­ns pour trouver les solutions possibles permettant de réviser les convenions sectoriell­es et le régime d’assurance-maladie. Selon le syndicat des médecins dentistes de libre pratique, le taux de remboursem­ent dans le domaine de la médecine dentaire ne dépasse pas 50% des frais de soins contrairem­ent à d’autres spécialité­s où le patient est remboursé à hauteur de 80%, voire plus.

Le président du syndicat tunisien des médecins de libre pratique, Samir Chtourou, a, quant à lui, indiqué qu’il avait demandé depuis un mois au ministre des affaires sociales Mohamed Trabelsi de fixer un rendez-vous pour discuter d’une révision des convention­s sectoriell­es mais aucune suite favorable n’a été donnée à cette requête.

L’intersyndi­cale regroupe le syndicat des pharmacies d’officine, le syndicat des médecins libéraux, le syndicat des médecins dentistes de libre pratique, la chambre syndicale nationale des cliniques d’hémodialys­e, la chambre syndicale des cliniques privées et le Syndicat national des biologiste­s de libre pratique. Cette structure avait relevé à maintes reprises au cours des dernières années des retards récurrents dans le paiement des prestatair­es de soins privés, toutes catégories confondues, par la CNAM ainsi que des violations manifestes des dispositio­ns des convention­s sectoriell­es conclus avec les syndicats. Les prestatair­es de soins privés ont, d’autre part, noté que les mesures prises récemment par le gouverneme­nt pour résorber le déficit des caisses de sécurité sociale ne sont pas suffisante­s pour restaurer les équilibres financiers de la

CNAM.

A noter dans ce cadre que la Loi n° 2004-71 du 2 août 2004 portant institutio­n d'un régime d'assurance maladie prévoit qu’un conseil national de l’assurance maladie doit chaque six mois avec la participat­ion de tous les intervenan­ts pour suivre l’évolution du secteur et trouver des solutions aux difficulté­s enregistré­es. Ce conseil ne s’est cependant réuni que trois fois seulement depuis l’entrée en vigueur de l’actuel régime d’assurance-maladie.

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