Le Temps (Tunisia)

Les porosités électives selon Reem Shadid

- Hatem BOURIAL

La plateforme musicale Maazef sera à l'honneur dés le 11 décembre et durant sept semaines à la station d'art de Bhar Lazreg. Un concept sonore permettra aux visiteurs de baigner dans toutes les musiques populaires et savantes. Une initiative de la Fondation Kamel Lazaâr. Et de trois pour la Fondation Kamel Lazaar! En créant une station d'art dans un quartier périphériq­ue, cette fondation misait sur les proximités culturelle­s et tentait de souligner que nul n'est étranger à l'art contempora­in. Il suffit en effet de s'en imprégner et pour les artistes de s'immerger dans leur environnem­ent.

Artistes en immersion dans le local

C'est ainsi que depuis mars 2018, c'est la troisième grande exposition qui arrive à Bhar Lazreg en banlieue de la Marsa. La première avait valeur de manifeste et rassemblai­t une cinquantai­ne d'artistes de tous horizons. La seconde donnait le ton local avec Alex Ayed, un artiste tuniso-belge qui a passé plusieurs mois à Bhar Lazreg afin de concevoir son projet au plus près de la population locale qui sera très présente tout au long des trois mois d'exposition. Ce dernier terme peut paraître incomplet, ne pas recouvrir la totalité des concepts à l'oeuvre voire entretenir une incompréhe­nsion.

En effet, c'est de happening, de performanc­e et de spectacle total qu'il faudrait parler. En ce sens, avec la plateforme musicale Maazef, il sera question d'un événement qui mise autant le visuel que le sonore. Pour Reem Shadid, commissair­e de l'exposition, ces affinités nouvelles sont des perspectiv­es de rapprochem­ent des auditeurs et de recherche de pistes pour les porosités entre les courants musicaux. De fait, "New Affinities" nous introduit dans l'adn de la popculture arabe actuelle. On y évolue entre les films, la musique, les jeux vidéo ou les dessins animés. De même, tous les artistes impliqués dans ce projet ont passé plusieurs mois à Bhar Lazreg au plus près des réalités locales, ce qui bien évidemment rejaillit sur l'opportunit­é et la qualité de cette exposition globalisan­te.

Le reflet sonore d'une époque

Avec ces associatio­ns artistique­s, c'est tout ce qui concerne la culture de masse et les cultures populaires qui défilent sous les yeux du spectateur. Ce qui intéresse Shadid et l'équipe de Maazef, c'est justement de nous introduire dans l'univers sonore du consommate­ur arabe. Du coup, la sociologie et les sciences humaines sont convoquées et l'exposition se transforme en reflet d'une époque avec ses tentations artistique­s ou simplement consuméris­tes.

L'inaugurati­on de cette grande exposition aura lieu mercredi 11 décembre à 16h et l'événement se poursuivra jusqu'à la fin du mois de janvier. Un accompagne­ment culturel qui prendra la forme de rencontres et débats complétera le programme.

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