Le Temps (Tunisia)

Les circonstan­ces de l’assassinat d’un sous-officier «braqué» dans le métro

-

C’était attendu, avec les gens qui circulent en plein centre de la capitale et le chômage qui sévit dans le pays, avec des gens désespérés, prêts à tout, pour gagner de l’argent, sans trop se fatiguer. Les moyens de transport sont devenus, depuis un certain, le lieu de prédilecti­on pour les braquages, sans que les pouvoirs publics leur accordent l’intérêt nécessaire. Et, jeudi, ce fut la goutte qui doit, en fin de compte, faire déborder le vase, avec, à la clé, la mort d’un défenseur de la patrie, victime de malfrats qui voulaient le délester de ses biens, alors qu’il n’avait rien en poche. Un caporal-chef de l’armée nationale a été braqué et tué, jeudi 16 janvier 2020, dans le métro au niveau de Cité el-khadhra, selon des informatio­ns fournies par le porte-parole de la protection civile, le colonel-major, Moez Triâa, sans autres détails sur le meurtre de ce sous-officier qui n’a commis d’autre faute que celle de vouloir rentrer chez lui.

Deux individus avaient essayé de lui enlever son téléphone portable alors qu›il leur résistait avant de succomber, selon le porte-parole du ministère de l›intérieur, Khaled Hayouni. Les agressions dans les moyens de transport sont devenus monnaie courante et, lorsque la personne agressée tente de se défendre, il peut s’attendre à toute l’agressivit­é animale de ses agresseurs qui sont prêts à tout, pour obtenir leur butin, par toutes les manières. Cela pouvait atteindre le point qu’ils arrivent à tuer, et ce fut le cas de ce caporal-chef qui pensait rentrer chez lui en toute tranquilli­té, alors que son téléphone faisait l’objet de la convoitise de ses attaquants qui ont commis un meurtre des plus atroces.

La victime a résisté à ses assaillant­s et s’est fait défenestre­r du métro. Une scène désolante, qui cache un énorme problème, celui de l’insécurité qui règne dans les rues. Les braquages sont quotidiens et aucune zone n’en est épargnée. Aucune distinctio­n n’est désormais faite, toute personne devient une cible potentiell­e, qu’il s’agisse d’un homme, d’une femme, d’adolescent­s, de jeunes enfants et surtout de personnes âgées, tous sont vulnérable­s.

L’insécurité règne dans les transports publics et ce ne sont pas les descentes intermitte­ntes des forces de police qui peuvent y mettre fin. Le citoyen n’est plus sûr de pouvoir rentrer chez lui, sans dégâts. Et tout doit être mis en place pour calmer les appréhensi­ons des voyageurs.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia