Les «Monartiennes» en mouvement
Un groupe d’artistes autodidactes expose jusqu’à la fin du mois à l’espace Jeleen à Nabeul. Animée par Mona Ferjani, cette initiative constitue un bel exemple de promotion artistique et culturelle. Une démarche qui ne peut que susciter l’émulation!
A Nabeul, tout le monde connait les «Monartiennes»! Ce groupe de femmes s’est constitué autour de Mona Ferjani qui a plusieurs talents à son arc. Infatigable, innovante, aussi à l’aise dans les domaines de la peinture et de la danse que dans celui du chant, Mona Ferjani est un repère actif et généreux dans la vie culturelle nabeulienne.
Un groupe d'artistes autodidactes expose jusqu'à la fin du mois à l'espace Jeleen à Nabeul. Animée par Mona Ferjani, cette initiative constitue un bel exemple de promotion artistique et culturelle. Une démarche qui ne peut que susciter l'émulation ! A Nabeul, tout le monde connait les "Monartiennes"! Ce groupe de femmes s'est constitué autour de Mona Ferjani qui a plusieurs talents à son arc.
Infatigable, innovante, aussi à l'aise dans les domaines de la peinture et de la danse que dans celui du chant, Mona Ferjani est un repère actif et généreux dans la vie culturelle nabeulienne.
De "Paroles et peinture" à l'atelier Mon'art
C'est avec le groupe des "Monartiennes" que l'espace d'art Jeleen a ouvert la nouvelle année. Dirigé par Ichraf Hichri Gastli, cet espace culturel installé dans une demeure historique est par ailleurs vite devenu un repère fort pour le public des arts et des lettres à Nabeul. Littérature, cinéma, philosophie et musique font bon ménage au sein de cet espace qui constitue un remarquable fleuron, né d'une initiative privée. Si Jeleen est de création récence, le groupe des "Monartiennes" a pour sa part dix ans. Une décennie au cours de laquelle l'apprentissage et la création ont eu pour havre l'atelier Mon'art.
Cet atelier a vu le jour avec le projet de conjuguer paroles et peinture. Sous l'impulsion de Mona Ferjani, un groupe s'est peu à peu formé autour d'un projet cohérent et aussi autour de l'éducation artistique.
Cet aspect est fondamental car il permet de mettre en mouvement des gisements de créativité, tout en les canalisant pour le mieux.
Les ateliers de ce type sont rares car les personnes-orchestre à l'image de Mona Ferjani ne courent pas les rues. En effet, les apprentissages artistiques sont souvent cloisonnés et leurs animateurs porteurs en général d'une spécialité unique. Pour les "Monartiennes", la donne est différente puisqu'on touche à tout en s'investissant pleinement dans le travail.
Pour cette sortie en public, les artistes ont privilégié la peinture, un véritable violon d'ingres pour beaucoup d'entre elles.
Sous l'intitulé "El Fenn elli fik", autrement dit "L'art qui est en toi", une dizaine de talents proposent de découvrir leurs oeuvres.
Ce sont Amira Sellami, Aida Fallah Hamrouni, Souha Saffar, Adriana Mansour ou Hela Amira Borzli qui rencontrent le public avec des aspirations artistiques.
Cette sorte d'expositions témoigne d'un cheminement. Peu importent les scories et les défauts, l'essentiel est ailleurs, dans la volonté d'apprendre, créer, partager.
Attachante, cette initiative permet de révéler au grand jour des talents naissants, des vocations cachées et aussi un profond désir d'art. Certains découvrent tard leur imaginaire et leur capacité artistique.
A ce titre, il n'est jamais trop tard pour bien faire. Et les résultats sont souvent surprenants et trouvent leur origine dans le doigté des animateurs et la volonté de se surpasser des artistes en puissance.
C'est là que réside tout l'intérêt de pareilles démarches qui popularisent le travail artistique, l'encadrent en faisant passer les participants à la vitesse supérieure.
Que de paliers dépassés depuis dix ans! Que d'oeuvres qui témoignent de passages et d'avancées personnelles. On ne louera jamais assez la patience et la générosité des animateurs qui sont les truchements par lesquels se révèlent ces talents.
Un exemple à méditer pour les opérateurs culturels
Cette dynamique qui touche plusieurs domaines est une constante dans le paysage culturel tunisien. Assurée jadis par les seules maisons de la culture, l'éducation artistique est désormais relayée par de nombreux ateliers privés mais n'ayant pas une identité commerciale marquée. Au contraire, ce sont des écoles artistiques de proximité qui viennent consolider certains acquis ou défricher des gisements de capacités. Mona Ferjani compte parmi ces laboureurs qui sont en première ligne du travail culturel.
Elle a beaucoup accompli en termes de formation ces dix dernières années et continue à le faire avec bonheur. Cette exposition accueillie par l'espace Jeleen en témoigne avec éloquence, tout comme la complicité qui règne entre les membres du collectif des "Monartiennes" devenues au fil du temps des "Monartistes".
Un travail de terrain et de proximité à saluer, avec un coup de chapeau à la touche artistique qui émane des oeuvres exposées. Notons en conclusion que l'atelier Mon'art constitue un exemple à méditer pour les opérateurs culturels qui voudraient se lancer dans le domaine de l'éducation artistique.