Ilyés Fakhfakh émerge du lot
Nouveau chef du gouvernement désigné
Le choix du président Kaïs Saïed s’est fixé, définitivement, hier, sur Elyès Fakhfakh pour constituer le nouveau gouvernement, dans une deuxième tentative, après l’échec d’habib Jemli qui n’a pas pu obtenir une majorité, lors du vote de confiance à l’assemblée des représentants du peuple.
Le choix du président Kaïs Saïed s’est fixé, définitivement, hier, sur Elyès Fakhfakh pour constituer le nouveau gouvernement, dans une deuxième tentative, après l’échec d’habib Jemli qui n’a pas pu obtenir une majorité, lors du vote de confiance à l’assemblée des représentants du peuple. L’information est tombée, hier soir, après une nouvelle rencontre, au cours de laquelle le président de la République a chargé cette personnalité désignée, pour choisir ses ministres, dans un délai d’un mois. Cette tentative est la dernière et en cas d’échec, le pays sera condamné à de nouvelles élections législatives.
Depuis samedi soir, le choix du président de la République semble s’être limité à trois personnalités qui sont Fadhel Abdelkéfi, Hakim Ben Hammouda et Ilyés Fakhfakh et, depuis, il a tenu en haleine tout le monde. Pourtant, il savait que le peuple attend, impatiemment la nomination, surtout qu’il y a urgence pour achever le processus. Les indices sont multiples et le plus expressif est constitué par les rencontres qu’a eues Kaïs Saïed avec les trois favoris, chacun à part.
Une majorité satisfaisante
Ainsi, il avait reçu Fadhel Abdelkéfi, dont le nom a été proposé par certains partis et blocs parlementaires, pour le poste de chef de gouvernement.
Dans une vidéo diffusée sur la page Facebook de la Présidence de la République, Fadhel Abdelkéfi a déclaré avoir présenté au chef de l’etat sa perception concernant "le prochain gouvernement et sa composition".
La rencontre, a-t-il dit, a été l’occasion de discuter de la situation générale du pays, en particulier les plans économique et financier et d’écouter le point de vue du président à propos des défis qui attendent le pays.
Selon la Présidence de la République, la rencontre s’inscrit dans le cadre de la poursuite des consultations pour le choix du futur chef de gouvernement.
Le nom de Fadhel Abdelkéfi a été proposé par trois blocs parlementaires pour la primature. Il s’agit des groupes d’ennahdha (54 sièges), de Qalb Tounès (38) et de la Réforme nationale (15).
Rappelons que Fadhel Abdelkéfi a été également proposé à la tête du département du Développement, de l'investissement et de la Coopération internationale dans le gouvernement d’habib Jemli qui a été rejeté, vendredi 10 janvier, par le parlement lors de la séance de vote de la confiance.
Il avait donc la faveur des pronostics, surtout qu’il y a une certaine unanimité autour de lui et ceux qui l’ont recommandé pourront lui accorder un nombre suffisant de voix pour faire passer son gouvernement. Mais, rien n’était, encore sûr, avec les alliances qui se font et se défont.
Reconstruction du contrat social
Hakim Ben Hammouda, proposé par certains partis et blocs parlementaires au poste de chef de gouvernement avait été le deuxième candidat à la primature à être reçu par le président de la République.
Dans une déclaration à l’issue de l’entretien, Hakim Ben Hammouda a indiqué avoir présenté au chef de l’etat les grandes lignes de sa stratégie. D’après lui, le plus grand défi qui se pose au cours de la prochaine étape réside dans "la reconstruction du contrat social".
Hakim Ben Hammouda a, dans ce sens, cité six grands changements qui, selon lui, doivent être opérés pour rebâtir ce contrat. Il a, à cet effet, insisté sur l’importance de la question sociale et la mise en oeuvre de politiques publiques dynamiques pour une meilleure intégration économique et sociale. Il s’agit, également, d’oeuvrer à la relance de l’économie et à l’impulsion des investissements. Hakim Ben Hammouda a, d’autre part, considéré que les entretiens du président de la République avec les candidats à la primature, sont une nouvelle expérience importante permettant à ces derniers de présenter leurs visions et leur programme. "Le choix de la bonne personne n’est pas une question évidente", a-t-il estimé. Hakim Ben Hammouda avait occupé le poste de ministre des Finances dans le gouvernement de Mehdi Jomaâ (2014). Son nom a été proposé par Qalb Tounès (38 sièges), le mouvement Echaâb (15), Tahya Tounès (14) et le groupe de la Réforme nationale (15).
Une vision des priorités et des défis
Le troisième candidat à être reçu au palais de Carthage est l'ancien ministre Elyès Fakhfakh qui a déclaré avoir présenté au président de la République Kaïs Saïed sa vision des priorités et des défis posés au pays, et ses perceptions concernant l'action et la forme du gouvernement, indique un communiqué de la présidence. Fakhfakh a précisé, au terme d'un entretien samedi soir au Palais de Carthage, avec le président de la République, dans le cadre des consultations que le chef de l'etat mène pour le choix d'un chef de gouvernement, qu'il a évoqué avec lui également les moyens de redonner espoir aux Tunisiens, et la formation du gouvernement afin qu'il entame son travail dans les meilleurs délais, indique-t-on de même source. Elyès Fakhfakh, né en 1972, occupait le poste de ministre du Tourisme après les élections à l'assemblée nationale constituante, avant d'être nommé en décembre 2012 ministre des Finances, rappelle-t-on. Il fait partie des noms proposés pour diriger le prochain gouvernement. Un nouveau marathon va commencer, à partir d’aujourd’hui, et l’espoir est que les choix soient judicieux, afin d’éviter le pire au pays. Déjà, chaque partie a commencé à présenter sa vision, sur la composition du potentiel futur gouvernement, mais, les politiciens doivent faire preuve de maturité et concilier leurs points-de-vue, afin de donner un meilleur visage à la jeune démocratie tunisienne