Spirale vertigineuse et le citoyen ... ne s’en sort plus !
Envolée des prix et pratiques frauduleuses
Pendant que toute la classe politique est occupée à rechercher le meilleur chef de gouvernement pour un pays ingouvernable, le Tunisien lambda vit, et ce depuis un bon moment, un autre calvaire, celui de la flambée ininterrompue des prix.
Pendant que toute la classe politique est occupée à rechercher le meilleur chef de gouvernement pour un pays ingouvernable, le Tunisien lambda vit, et ce depuis un bon moment, un autre calvaire, celui de la flambée ininterrompue des prix.
La recherche de l’oiseau rare pour diriger le gouvernement est certes au centre de toutes les discussions, dans les cafés, dans les bus, dans les taxis. A croire qu’on est devenue tous analystes politiques ! Cependant, le Tunisien a vraiment la tête ailleurs. Il pense surtout à la manière dont il doit user pour joindre les deux bouts et faire manger, soigner ou encore habiller sa progéniture.
En dehors du prix de la baguette, maintenue ridiculement bas comparativement à d’autres denrées, tous les prix ont augmenté et de façon vertigineuse particulièrement sur les trois dernière années. La spirale est lancée et on se demande comment elle s’arrêtera ? La valse des étiquettes est devenue le sport favori des magasins. La flambée des prix concerne tout. Les produits d’alimentation industrialisés ou même agricoles, les produits sanitaires et hygiéniques, les médicaments, et bien évidement les services, tous les services.
En plus de la flambée des prix, un autre phénomène est devenu un mal généralisé, la fraude. Les quelques contrôles effectués surtout durant les fêtes et les grandes occasions de consommation, montrent comment certains veulent vraiment s’enrichir à n’importe quel prix. Les pâtisseries avariées, la viande rouge ou blanche, impropre à la consommation, les conserves vendues après la date réglementaire et j’en passe. On se demande si ces gens-là ont une conscience.
L’ennui c’est que les lois en vigueur ne sont pas suffisamment dissuasives et certains y vont allégrement en incorporant le risque d’une amende dans leur plan de vente. Ils payent les amendes quand on les épingle, mais la fraude continue. La restauration, les hôtels, les vendeurs à la sauvette devant les écoles et les lycées, les vendeurs occasionnels des fruits dont le seul capital est une voiture et un peu de cash font la pluie et le beau temps des marchés.
Le père de famille est tiraillé entre un salaire qui, malgré quelques augmentations, ne suffit plus à couvrir la cherté de la vie, et entre des besoins quotidiens qu’il n’arrive plus à satisfaire. Car il faut compter aussi avec les autres hausses qui se suivent. Les loyers, l’électricité et le gaz, les frais de cours particuliers devenus la règle dans tous nos établissements scolaires, le carburant qui ne cesse d’augmenter et d’autres frais encore.
Ne parlons pas du transport, des tarifs des médecins, des prix de la construction et du bâtiment, sans évoquer les frais des loisirs même les plus basiques et qui, sont devenus hors des prix ! Les cafetiers, derniers en date, ont augmenté leurs tarifs et veulent même restreindre le temps passé dans leurs établissements.
L’envolée des prix n’est qu’un aspect, entre autres, de la crise économique que le pays vit depuis 2011. A la base, notre économie, ou ce qui en restait après les années de Ben Ali et sa bande des Trabelsi, nécessitait un sursaut de tout le peuple. Non seulement le sursaut n’est pas venu mais en plus, libéré de la contrainte policière du régime dictatorial, nous nous sommes lâchés et personne ne veut plus fournir aucun effort de production.
Ainsi, cela fait 9 ans que notre taux de croissance avoisine le zéro. Notre monnaie bat de l’aile, nous importons tout et n’importe quoi et nous nous donnons à notre sport favori, la protestation. Mais la protestation ne crée pas la richesse et l’économie parallèle, les circuits mafieux et la malhonnêteté généralisée nous prennent par la gorge. Le futur chef du gouvernement est bien servi !