L’interdiction des sacs en plastique… un pas dans le bon sens !
Tandis qu’une nouvelle réglementation de l’usage des sacs en plastique est entrée en vigueur en Tunisie à partir du 1er de ce mois de mars 2020, nous demeurons accros à cette pratique nuisible pour l’environnement. Notre approche pour la protection du climat reste parcellaire et sélective tandis que le monde s’inscrit dans une nouvelle approche de «l’économie circulaire» plus vertueuse et plus «amie du climat» !
Le décret gouvernemental numéro 32 de 2020 (16 janvier 2020) entrant en vigueur à partir de mars 2020, interdit officiellement, la production, la distribution, l’importation et la détention de tous types de sacs en plastique à usage unique avec ou sans anses intégrées ou ajoutées et fournis gratuitement, ou avec contrepartie au consommateur dans les points de vente et locaux commerciaux.
On avait déjà commencé, dès 2016, par une interdiction partielle des sacs en plastiques dans les grandes surfaces et en pharmacie, ce qui a permis d’ailleurs de réduire drastiquement le volume de ces sacs et on voudrait passer à une vitesse supérieure avec la nouvelle loi. Cette approche vertueuse et que tous les défenseurs de la nature ont applaudie reste tout de même insuffisante. Quand on comptabilise en Tunisie les petits commerces de quartier, de loin, le vecteur le plus important de la distribution, on se rend compte que notre démarche est parcellaire et moins efficace qu’il ne parait. Par ailleurs, l’élargissement spectaculaire du commerce parallèle qui ne respecte pas les lois de toute façon, rend encore plus fragile l’approche de ce phénomène et fragilise l’approche de protection de l’environnement.
Notre culture civique est « polluée » par le plastique. Les plus âgés se rappellent que dans les années 60 et 70, avant la vague du plastique bon marché, nous avons, comme
beaucoup d’autres humains sur la planète, des usages généralisés du papier (carton et Kraft) et de la vente en vrac chez le commerçant du quartier.
Les légumes, le sucre, les nouilles, entre autres, étaient versés directement dans des paquets en carton et en papier Kraft, tous biodégradables ! En plus nous utilisons tous les couffins en palmes jusqu’à la fin de leur vie ! Nous étions alors sans le savoir des vrais amis de la nature.
Nous nous réjouissons que les pouvoirs publics se sont appropriés cette affaire et en dialogue avec les industriels du secteur essaient de mettre la pression sur les citoyens afin de lui inculquer les gestes qui peuvent sauver un peu notre planète malade de ses enfants.
Mais il va falloir obligatoirement passer à la vitesse supérieure et s’approcher un tant soit peu des standards en vogue de «l’économie circulaire». Cette notion ou cette approche est plus globale et plus cohérente de la protection de la nature. L’économie circulaire s’inspire notamment de Michael Braungart (chimiste allemand) et de William Mcdonough (architecte américains adepte du recyclage) ou plus exactement de leur formulation de la théorie « Du berceau au berceau » (formalisée en 2002). Cette théorie fonde l’économie circulaire qui a pour objectif : « de rompre avec la logique linéaire qui prévaut : extraire, fabriquer, consommer, jeter. Face à l’épuisement de nos ressources, l’économie circulaire propose de produire autrement, en intégrant une exigence écologique à tous les niveaux, de la conception, en passant par la production, jusqu’au recyclage. Dans ce modèle, les sources d’énergie utilisées doivent être le plus possible renouvelables et le recours aux produits chimiques évité, mais le maillon essentiel est bien le zéro déchet ».
Par le degré de développement de notre économie, pas trop en avance, nous pouvons facilement, et nous avons commencé dans le secteur des déchets plastiques des bouteilles d’eau entre autres, appliquer les principes de recyclage et de production industrielle respectueuse de la nature. Notre climat ensoleillé nous promet un bel avenir dans le solaire qu’il faut rapidement développer et pas uniquement dans les centrales électriques. La société civile est le fer de lance de ce mouvement qui envahit la planète en ce moment contre le gaspillage et la pollution. Il faut que la nôtre s’y met avec plus de vigueur. Tout de suite.