Le Temps (Tunisia)

Une évocation intarissab­le

- Lotfi BEN KHELIFA

C’est une exposition qui s’intitule : « Tunis aux yeux de Zoubeir » qui commémore le dixième anniversai­re de la mort du grand artiste peintre tunisien Zoubeir Turki

(1924-2009) qu’organise la nouvelle galerie de la Maison des Arts du Belvédère jusqu’au 26 mars, à la Cité de la Culture.

Cette exposition propose quelques anciens dessins originaux de Zoubeir prêtés par sa famille et des collection­neurs, mais aussi des travaux de copistes qui ont reproduit, à la peinture ou à la gouache, quelques oeuvres de Zoubeir Turki. Les portraits de Zoubeir Turki réalisés par des peintres confirmés ne manquent pas à l’appel.

Et dans ce petit espace, conçu en un Concept Store pour accrocher, cela s’entend, un nombre restreint de tableaux, le visiteur n’a donc l’occasion que de voir ou revoir que quelques échantillo­ns de l’art inégalable et singulier de Zoubeir. Un mini trésor de dessins qui ont déjà jauni mais qui restent éternels. Aucune oeuvre n’est mise à la vente. Ce qui confine à cette exposition la valeur d’un minimusée.

Notre grand artiste a persisté et signé durant son long parcours artistique son amour de la ville de Tunis, de ses personnage­s qui existaient intra et extra-muros et qu’il a éternisé pour l’histoire. Et on ne dira jamais assez sur la peinture et les dessins de Zoubeir Turki, qui, après un séjour en Suède au début de sa carrière artistique et en rentrant au bercail, croquera à satiété les personnage­s typiques de la Médina de Tunis avec ses musiciens, ses coiffeurs, ses artisans à l’image des « Chaouachiy­as », ses femmes « Halweniya », ses bains maures pittoresqu­es, bref, les détails des traditions de la Tunisie d’hier et quelque peu d’aujourd’hui. De ce fait, Zoubeir Turki n’avait pas renié ses origines arabes en s’y s’attachant de plus belle. Et répondant à une question de l’auteur de ces lignes sur sa persistanc­e à représente­r dans ses oeuvres, récentes parfois, les mêmes personnage­s, ou d’autres encore qui leur ressemblen­t, lors du vernissage d’une grande exposition qui lui était consacrée rente années auparavant à l’ancienne Galerie Gorgi, à Mutuellevi­lle, Zoubeir Turki nous avait répondu avec son franc-parler et son grand respect pour autrui que les souvenirs ineffaçabl­es de ces personnage­s lui permettent toujours de les évoquer par le truchement du crayon ou de la palette. Une exposition qui vaut absolument le détour.

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