L'inflation de moins en moins galopante, mais…
• Le taux d’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie) s’établit à 6,9% contre 6,8% en janvier et 6,7% en décembre 2019
L’institut National de la Statistique (INS) vient de publier son bulletin sur l’inflation au cours du mois de février 2020. Le document souligne une décélération quant à l’évolution globale de l’inflation pour s’établir à 5,8% en février 2020 contre 5,9% le mois précédent et 6,1% le mois d’avant. Il est juste de relever qu’il y a une certaine amélioration alors que, le taux d’inflation sous-jacente s’inscrit encore dans une hausse continue. En effet, le risque persiste et signe. Les efforts devraient se déployer davantage pour juguler l’inflation sous-jacente, surtout que le mois Saint nous fait les yeux doux.
Par définition, l’indice d’inflation sousjacente est un indice désaisonnalisé qui permet de dégager une tendance de fond de l’évolution des prix. Il traduit l’évolution profonde des coûts de production et la confrontation de l’offre et de la demande. Ce taux exclut les prix soumis à l’intervention de l’état (électricité, gaz, tabac...) et les produits à prix volatils (produits pétroliers, produits frais, produits laitiers, viandes…) qui subissent des mouvements très variables dus à des facteurs climatiques ou à des tensions sur les marchés mondiaux. L’inflation sous-jacente est ainsi plus adaptée à une analyse des tensions inflationnistes, car moins perturbée par des phénomènes exogènes. Preuve à l’appui : L’INS indique que le taux d’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie) s’établit à 6,9% contre 6,8% en janvier et 6,7% en décembre 2019. Les prix des produits libres (non administrés) augmentent de 5,8% contre 5,7% pour les prix administrés. Les produits alimentaires libres ont connu une augmentation de 4,2% contre 1,4% pour les produits administrés.
Une hausse des prix des services
de santé de 8,8%
Dans un autre volet, les prix de l’alimentation augmentent de 3,7 % sur un an. Cette hausse est expliquée, selon le document, par l’augmentation des prix des fruits de 12,8%, des poissons de 6,2%, des fromages et oeufs de 4,9 et des viandes de 4,6%. Il est à signaler que la baisse enregistrée sur un an au niveau des prix des huiles d’olive est de 13,9%.
Sur un an, les prix des produits manufacturés augmentent de 7,6% en raison de la hausse des prix des produits d’entretien courant du foyer de 9,7% et des prix des matériaux de construction de 7,7%. Pour les services, les prix augmentent de 5,3% sur un an en raison de la hausse des prix des services de santé de 8,8% et des loyers de 5,7%.
En bref, la tendance baissière de l’inflation s’explique par l’amélioration de la valeur de la monnaie nationale vis-à-vis les monnaies étrangères. Dans une déclaration récente de l’universitaire Fatma Marrakchi Charfi, l’inflation n’est pas uniquement l’affaire de la BCT mais aussi celle du gouvernement, qui doit assumer !