« Les modifications du vivant : vers où l’imaginaire peut - il porter la science ? »
Un débat se tiendra vendredi prochain le 13 mars 2020, au palais de l’académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts « Beit EL Hikma », qui verra les professeures Habiba Bouhamed Chaabouni et Hedia Habaieb Abdelkefi, traiter du thème « Les mod
Deux chercheurs ressotissants d’horizons diamétralement opposés, l’une académiquement littéraire, tandis que l’autre son homologue est purement scientifique, elles sont allées puiser dans les données existantes et chacune y va de sa propre analyse « vers où l’imaginaire peut- il porter la science dans les modifications du vivant » dans une présentation illustrée par des exemples concrets.
Selon l’intervention du Pr Habiba Bouhamed Chaabouni, Professeure en génétique médicale Université de Tunisel Manar, Pr Chaabouni qui s’est attachée le long de sa carrière professionnelle de médecin et de chercheur à l’amélioration des conditions de santé des enfants et des familles en Tunisie souffrant de maladies génétiques. Pionnière, elle a mis en place la première consultation de génétique en Tunisie et n’a ménagé aucun effort durant plus de vingt ans afin que la génétique soit reconnue comme discipline médicale essentielle dans son pays. Elle résume ce thème, scientifiquement « Depuis la révolution cognitive qu’il a connue Homo Sapiens n’a cessé de réfléchir à ce qui le constitue et à tout ce qui l’entoure. Ainsi la diversité des constituants du monde vivant et en l’occurrence l’évolution des espèces, a toujours préoccupé l’être humain dans sa quête, en partie dans l’objectif d’une amélioration de la vie sur la planète terre.
Sur sa lancée, elle souligne que « des siècles durant, les savants ont été prolifiques et les sciences se sont alors développées dans les structures appropriées, elles seront classées dans des registres, enrichies au fil des années. Mais les sciences ne sont pas demeurées dans le champ exclusif des scientifiques, elles leur ont échappé pour fleurir dans les oeuvres littéraires et artistiques en alimentant un imaginaire scientifique chez leurs auteurs. Arts et sciences se dessinent un champ d’intersection qui nous amène à nous demander s’il existe un lien réel entre l’imaginaire littéraire et l’imagination du scientifique. L’imagination selon Pr Chaabouni « est plus importante que la connaissance, car la connaissance est limitée tandis que l’imagination englobe le monde entier, disait Albert Einstein. Alors l’imaginaire collectif inspire t-il l’imagination chez le scientifique ou au contraire, est ce l’imagination débordante du scientifique qui alimente l’imaginaire scientifique ?
Une interrogation selon Pr
Chaabouni, d’autant plus importante lorsqu’on assiste au déploiement croissant des outils biotechnologiques qui se bousculent avec les produits de l’intelligence artificielle dans les laboratoires de recherche qui travaillent sur les modifications des êtres vivants.
La deuxième présentation reviendra au Pr Hedia Abdelkafi Professeur à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sfax, elle présente ce thème comme suit « partant de quelques définitions servant à distinguer le sémantisme trois concepts « imaginaire », « image » et « imagination » et de notions qui leurs sont corollaires, nous commencerons par proposer un bref aperçu du champ des littératures de l’imaginaire et des genres majeurs qui le constituent, ce qui nous permettra d’explorer, par la suite, le Statut de la science et la place de son discours dans quelques productions écrites au fil des siècles. L’objectif est de confronter les fondements des deux pratiques littéraire et scientifique pour montrer comment l’imagination dans la fiction est à même d’améliorer nos capacités cognitives générales d’invention ainsi que les opérations de simulation.
Lamia CHERIF