Des livres pour une bonne quarantaine
Parce qu'il n'y a pas que le streaming dans la vie, «Le Point» a sélectionné, classiques ou un peu moins, quelques munitions pour tenir le siège !
Le confinement est une épreuve. Sauf quand on a les munitions pour tenir le siège. Et l'on ne parle pas, ici, de kilogrammes de spaghetti ou de haricots verts en conserve. Mais de livres pardi, car il n'y a pas que les plateformes de streaming pour passer le temps. D'ailleurs, pourquoi le passer, pourquoi ne pas le creuser, l'approfondir, s'enrichir d'expériences et de connaissances ? Ce foutu virus est l'occasion ou jamais de se pencher sur les grands classiques qui résonnent avec notre époque ou les nouveautés qui lui font écho, ou nous changent un peu de l'air ambiant. Dans tous les domaines, du roman à la bande dessinée, de l'échappée spirituelle à l'essai économique, voici de quoi vous armer. De patience et de clairvoyance.
L'éneide, de Virgile
Parce que cette épopée raconte comment tout réinventer quand tout part à vau-l'eau. Comment retrouver un horizon quand celui-ci s'est brutalement obscurci. Comment rester solidaire avec les générations d'avant et celles d'après, Enée quittant Troie en flammes avec son père sur le dos et la main de son fils dans la sienne. Mais d'abord parce qu'on ne s'ennuie pas un seul instant, qu'on y fait l'amour avec une reine et qu'on descend aux enfers… avant d'en sortir !.
Le Cygne noir, la puissance de l'imprévisible, de Nassim Nicholas Taleb
L'auteur l'a rédigé en ayant en tête le 11 septembre 2001 et le krach boursier de 1987, mais cet ouvrage qui date de 2007 garde tout son sens aujourd'hui. Le statisticien philosophe libano-américain y expose la théorie du Cygne noir, qui désigne un événement imprévisible et totalement inattendu, qui a une faible « chance » de se dérouler, et qui, quand il survient, a des conséquences économiques d'une portée immense. Exemples : l'invention d'internet, la Première Guerre mondiale, la chute de L'URSS, etc. Il semble que la liste des Cygnes noirs vienne brusquement de s'allonger… M.B.
Pandemia, de Franck Thilliez
L'animal aurait pu être une chauve-souris ou un pangolin mais, comme ce roman se déroule en France, c'est un cygne que l'on apporte à l'institut Pasteur. Un cygne mort, porteur d'un virus inconnu, à incubation lente. Il est aviaire, il aurait pu être Covid. Franck Thilliez, il y a cinq ans, voulait raconter comment se déroulerait chez nous le scénario d'une pandémie. Le résultat, revu à l'aune de notre sinistre actualité, est bluffant. Quête du patient zéro, fermeture des écoles, confinement et panique collective… Il faut relire ce Thilliez, pour provoquer l'avenir, et peut-être connaître la suite.j.m.
(Le point)