Faire passer le message
L’adresse du président de la République au peuple tunisien, mardi, a été longuement attendue, puisque les citoyens ont dû poireauter devant leur poste de télévision, jusqu’à 21H45, pour que, enfin, tout le monde soit fixé, sans que le message soit compris, pour autant, par tout le monde. On s’était attendu à ce que le président de la République parle le langage du peuple, pour faire passer son message. Malheureusement, son entêtement à utiliser un arabe littéraire saccadé et incompréhensible pour le citoyen Lambda qui cherche à être tranquillisé sur son avenir, bien que les risques et les dangers qui menacent sont très importants. Lorsqu’un président de la République parle –et ce n’est pas peu- on s’attend à ce qu’il se place au niveau de tout le monde, du plus instruit à l’inculte et l’analphabète, des femmes aux vieillards et aux enfants… parce qu’il est le président de tous les Tunisiens et qu’il fait face à de multiples attaques de toutes parts et que, jusqu’à maintenant, personne n’est convaincu du bien-fondé des orientations de l’etat.
Tout ce qu’a retenu le bon peuple, c’est qu’on va instaurer le couvre-feu et qu’on cherche encore à puiser dans sa poche et son portefeuille s’il en a, encore, pour cet effort de lutte contre la pandémie du coronavirus qui est devenue une hantise.
Le vrai message n’est pas passé. On s’attendait à ce que la harangue du chef de l’etat ait un caractère rassembleur, convaincant et compréhensif pour l’état d’âme des Tunisiens désespérés et qui ne voient pas la vie en rose.
Que voulez-vous ? Le Tunisien, depuis le régime de Bourguiba et, même à un degré moindre, avec l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, avec tous les méfaits qui lui sont attribués, sans oublier le défunt président Béji Caïd Essebsi qui sait haranguer les foules.
Monsieur le Président, nous avons confiance en vous et vous serez à la tête du pays durant cinq ans. Nous voulons avoir confiance en votre clairvoyance, surtout que vous avez bénéficié de la confiance de millions de Tunisiens… Par conséquent, votre devoir est de convaincre et d’être le moteur de toutes les initiatives permettant de faire bouger le pays et le conduire sur la voie du salut.
Votre devoir est, aussi, de ne pas décevoir vos électeurs et, même, tout le peuple tunisien qui garde l’espoir, malgré les aléas, les coups bas de certaines pieuvres malfaisantes et de certains pêcheurs en eau trouble.