ILS ONT DIT:
« La crise politique est différée par la pandémie qui constitue le sujet dominant. Elle occupe davantage les médias. La population est désemparée. Elle est partagée, entre l’exagération préventive et la banalisation de l’épidémie. Les querelles entre les acteurs politiques et le conflit sur les priorités du chef de l’etat, du chef du gouvernement et du président du parlement ne la concernerait plus. D’ailleurs, la désillusion des citoyens, l’occultation de leurs attentes et l’absence d’un plan de redressement remettent en cause la classe politique. Le statu quo du gouvernement et sa politique du laisser-faire ne pourrait se perpétuer. Se marginalisant, les partis discrédités pratiquent la politique du “sauve qui peut”. Absents des débats de pensée, ils se sont réfugiés dans le populisme. Ils ignorent les avertissements des élites, les ambitions de la jeunesse et la colère des classes populaires. En effet, leurs agissements politiciens ne sauraient occulter les exigences du panier de la ménagère et le développement de la pauvreté ».
Khalifa Chater (Professeur émérite d’histoire contemporaine, Université de Tunis 1, doctorat d’etat es-lettres, Paris-sorbonne IV)
« Quitte à paraître utopique et décalé par rapport au réel, disons qu’il est vital de revenir aux valeurs fondatrices des Nations Unies, que les institutions internationales soient réveillées pour la survie de l’ordre international (diplomatie, droit international). Et ce, en unifiant les comportements et les mesures collectives pour résoudre au plus vite les retombées de la crise sanitaire. Car les pare-feu activés de chaque pays isolément risquent de s’avérer très insuffisants. Napoléon disait : « Laissons dormir la Chine, car quand elle s’éveillera le monde tremblera! ». La Chine s’est bien éveillée, elle semble désormais juguler la pandémie ».
Ridha Ben Slama (Diplômé de l’institut d’etudes Politiques de Paris)
« Pour une pandémie mondiale : une solution mondiale. Nous ne pouvons pas admettre d’une part, que des puissances économiques soient submergées et d’autre part demander à des pays en détresse de rembourser. Nous ne pouvons pas admettre que des plans soient dressés pour le gaz de la Crimée, l’économie de la Grèce ou encore pour sauver l’irak, la Libye, l’afghanistan ou le Mali et de front, se replier sur soi et ne rien faire pour l’humanité entière.
Nous ne pouvons pas rembourser et faire face si la crise persiste, nous ne pouvons pas faire face seuls. Je fais partie de la génération qui a grandi sous l’étendard de vos idéaux, dans votre système global et globalisé, une génération qui croit en la mondialisation, qui rêve d’abolir les frontières, une génération globale et connectée. Une génération humaine ».
« Les banques sont appelées à reporter le paiement de dettes sans imposer, en contrepartie, des amendes ou des pénalités. Ce retard ne pourrait pas mettre les banques au bord de la faillite. Aussi, il faut réduire le taux d’intérêt et exempter les cartes bancaires de toutes les taxes, les rendre gratuites et les généraliser pour faciliter les retraits et les transactions à distance et réduire les billets de banque. En plus, il est important de garantir les salaires des travailleurs touchés par la fermeture, le couvre-feu et la réduction du déplacement des citoyens ainsi que la confiscation des biens de tous ceux qui spéculent et monopolisent des marchandises, des produits et des médicaments et surtout bannir l’importation de tous les matériaux et équipements inutiles ».
Sami Tahri (Secrétaire général adjoint de l’union générale tunisienne du travail)
Ces déclarations ont été accordées à différents médias