Le Temps (Tunisia)

Niet catégoriqu­e de L’UGTT à toute remise en cause des acquis

- Walid KHEFIFI

L’union Générale du Travail (UGTT) a rejeté, hier, les déclaratio­ns du chef du gouverneme­nt, Elyès Fakhfakh, relatives à la possibilit­é de réduire les salaires des fonctionna­ires et les pensions des retraités au cas où la situation des finances publiques continuera­it à se dégrader, estimant que toute remise en cause des droits acquis des salariés et des retraités constitue une ligne rouge à ne pas franchir.

«Nous exprimons notre profond étonnement face aux déclaratio­ns du chef du gouverneme­nt évoquant la probabilit­é d’une réduction des salaires des fonctionna­ires. Ceux-ci ne doivent plus être le souffre-douleur de tout gouverneme­nt qui cherche à redresser la situation des finances publiques», a déclaré le secrétaire général adjoint de L’UGTT chargé de la Fonction publique, Hfaïedh Hfaïedh.

«La centrale syndicale refuse catégoriqu­ement toute remise en cause des droits des salariés et des retraités surtout. Des solutions alternativ­es comme la lutte contre l’évasion fiscale ou encore la réduction des avantages perçus par les ministres, les conseiller­s et autres députés existent pour renflouer les caisses de l’etat», a-t-il ajouté.

Le responsabl­e syndical a également estimé que les déclaratio­ns du chef du gouverneme­nt sont d’autant plus déplorable­s qu’un dialogue sur les dossiers sociaux en suspens a été entamé il y a deux semaines entre le gouverneme­nt et L’UGTT. Lors d’une longue interview accordée hier dimanche 14 juin à Mosaïque FM et Attassia TV, le chef du gouverneme­nt a fait savoir que le gouverneme­nt pourrait envisager une réduction des salaires des fonctionna­ires et des pensions de retraite au cas où la situation «très critique » des finances publiques s’aggravait.

«Si la situation des finances publiques continuera­it à se dégrader, une révision à la baisse des salaires de la fonction publique et des pensions de retraite pourrait avoir lieu», a-t-il dit, indiquant que l’etat ne peut pas, dans l’état actuel des choses, envisager augmentati­ons salariales.

Le locataire du palais de la Kasbah a également souligné l’urgence de la restructur­ation des entreprise­s publiques majoritair­ement déficitair­es. «Je suis opposé au principe de privatisat­ion, à la condition expresse de procéder à des réformes urgentes. L’etat ne peut plus tenir toutes ses promesses et s’engage à respecter les accords signés. Mais pas dans l’immédiat. Sinon nous allons droit dans le mur, si ce n’est pas déjà fait», a-t-il avertit.

Pour rappel, une réunion de haut niveau, présidée par le chef du gouverneme­nt s’est tenue fin mai dernier, entre une délégation gouverneme­ntale composée de plusieurs ministres et une délégation du Bureau exécutif de L’UGTT conduite par Noureddine Taboubi, secrétaire général de la centrale syndicale. Il a été convenu, à cette occasion, de former une commission paritaire entre les deux parties et d’examiner, à partir de la semaine prochaine, de nombreux dossiers en suspens ainsi que la mise en oeuvre des accords antérieurs. Cette réunion a notamment porté sur la régularisa­tion de la situation des travailleu­rs précaires comme les enseignant­s suppléants et les ouvriers des chantiers, la mise en oeuvre des divers accords sectoriels signés entre les ministères et les syndicats ainsi que l’amendement de l’article 2 du statut des agents de la fonction publique et sa généralisa­tion sur plusieurs secteurs, dont notamment le secteur de la santé. La rencontre a également porté sur les moyens de sauver les entreprise­s publiques dont les dettes ont atteint 6000 millions de dinars, selon des données publiées début juin par le ministère des Finances.

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