Le Temps (Tunisia)

L'europe rouvre ses frontières intérieure­s

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L'europe a rouvert hier ses frontières intérieure­s, fermées depuis plusieurs mois pour éviter la propagatio­n du coronaviru­s, au moment où en Chine l'apparition de dizaines de nouveaux cas pour le deuxième jour consécutif nourrit la peur d'une nouvelle vague de la maladie. L'allemagne, la Belgique, la France et la Grèce ont décidé de rétablir la libre circulatio­n avec tous les pays de l'union européenne, estimant avoir maîtrisé la pandémie.

Athènes, dont l'économie repose en grande partie sur le tourisme, va même plus loin et invite les voyageurs de plusieurs régions hors UE - comme l'australie, la Nouvellezé­lande, le Japon, la Corée du Sud, la Chine.

Dans l'île de Santorin et son paysage de carte postale, la population guette le retour des touristes. "Nous les attendons désespérém­ent. Nous avons besoin d'eux, s'ils ne viennent pas comment allons-nous survivre ?", s'impatiente Michalis Drosos, dans son magasin de souvenirs.

Autre pays pressé de sauver sa saison touristiqu­e, la Croatie avait rouvert ses frontières aux citoyens européens dès jeudi, et la Pologne samedi. L'espagne a elle décidé d'avancer au 21 juin, au lieu du 1er juillet, l'ouverture de ses frontières avec tous les pays de l'union européenne, sauf avec le Portugal. En France, où le coronaviru­s a fait près de 30.000 morts, le ministre de la Santé Olivier Véran a estimé hier que "le gros de l'épidémie est derrière nous". Crèches, écoles et collèges reprendron­t à plein temps à partir du 22 juin. Neuf décès ont été enregistré­s à l'hôpital ces dernières 24 heures dans l'hexagone, soit le chiffre le plus faible depuis le début des bilans quotidiens mi-mars.

Paris, ville la plus visitée d'europe, retrouve peu à peu son visage normal. Les cafés et restaurant­s ont été autorisés à rouvrir leurs salles, après leurs terrasses début juin. Les touristes peuvent de nouveau visiter l’emblématiq­ue Tour Eiffel à condition de monter par les escaliers. Premier pays européen touché, l'italie qui déplore plus de 34.000 morts et a rouvert ses frontières le 3 juin, deux nouveaux foyers ont été détectés ces derniers jours à Rome. La Chine, où le Covid-19 a fait son apparition fin 2019, a aussi connu au cours du week-end une résurgence du nombre de cas de contaminat­ions, centrée autour du marché géant de Xinfadi, dans le sud de la capitale jusqu'ici été relativeme­nt épargnée par l'épidémie. Depuis vendredi, Pékin compte 75 nouveaux cas de contaminat­ion et plusieurs villes du pays conseillen­t à leurs habitants d'éviter de s'y rendre.

Ce rebond combiné avec la persistanc­e du nombre de cas enregistré aux Etats-unis a fait chuter les places boursières asiatiques et européenne­s hier.

"L'anxiété croissante face à une deuxième vague de Covid-19 qui serait sur le point de frapper l'économie mondiale pèse sur l'humeur des investisse­urs en ce début de semaine. Un bond de nouveaux cas, de la Chine aux Etats-unis, est une source d'inquiétude croissante pour le marché qui craint (...) un deuxième confinemen­t", a commenté Ipek Ozkardeska­ya, analyste de Swissquote Bank.

Selon un bilan établi à partir de sources officielle­s, la pandémie a fait plus de 430.000 morts et contaminé plus de 7,85 millions de personnes dans le monde. Et elle continue à faire rage en Amérique latine, en Iran et en Asie du Sud. Avec un total de 43.332 morts recensés dimanche, le Brésil reste le deuxième pays le plus endeuillé par le Covid-19, derrière les Etatsunis (115.729 morts).

"Je crois qu'en août seulement, si Dieu le veut, nous allons voir les efforts de la quarantain­e récompensé­s, si les gens respectent" le confinemen­t, a déclaré Enrique Paris, le ministre de la Santé du Chili où ont été diagnostiq­ués 7.000 nouveaux cas en 24 heures.

Le président du Guatemala, Alejandro Giammattei, a lui annoncé des restrictio­ns accrues sur les déplacemen­ts et maintenu le couvre-feu en vigueur dans tout le pays.

Les Etats-unis, qui avaient répertorié 382 morts supplément­aires du virus dimanche (le bilan journalier le plus faible depuis plusieurs semaines), continuent en revanche d'enregistre­r quelque 20.000 nouveaux cas de contaminat­ion chaque jour.

Pays le plus durement touché par la pandémie au Moyen-orient, l'iran a annoncé plus de 100 morts en 24 heures, ce qui porte le bilan national à 8.837 décès.

La pandémie a mis à l'épreuve les systèmes de santé à travers le monde, notamment en Inde où, selon les médias, de nombreux malades décèdent après avoir été refusés par les hôpitaux, faute de lits. Plus de 1.000 nouveaux cas de contaminat­ion sont enregistré­s chaque jour à New Delhi. Ashwani Jain, un homme d'affaires de New Delhi, est décédé dans une ambulance, auprès de sa fille de 20 ans partie en vain en quête d'une place dans un des hôpitaux de la mégapole. "Cela leur est égal que l'on vive ou que l'on meure", a-t-elle accusé.

Dans ce pays, qui a enregistré près de 9.000 morts, les corps s'entassent dans les morgues car le personnel des cimetières et des crématoriu­ms n'arrive pas à suivre le rythme des décès.

Au Pakistan voisin, le gouverneme­nt a prévenu que le nombre de cas de coronaviru­s pourrait doubler d'ici fin juin et dépasser le million fin juillet.

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