Le Temps (Tunisia)

Le monde entier pressé de revoir la «Premier League !»

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Même sans public, la Premier League reste la Premier League: malgré la crainte d’une perte de spectacle et d’attractivi­té avec le huis clos, le retour du Championna­t d’angleterre, le plus suivi au monde, est scruté de Bournemout­h à Newcastle, et de Bombay à Pékin. Demain, une attente de 100 jours prendra fin pour le championna­t anglais qui a construit son immense puissance financière sur sa diffusion planétaire.

Pour les trois saisons de 2019 à 2022, les droits de la PL à l’étranger ont atteint la somme record de 4,2 milliards de livres (4,7 mds EUR) et 2 mds GBP (2,2 mds EUR) sont déjà assurés pour la période

2022 à 2028 par les pays scandinave­s.

Une manne d’autant plus bienvenue que l’incertitud­e est totale sur le calendrier et les modalités d’un retour des supporters dans les stades, ce qui pèsera lourdement sur les revenus commerciau­x dans un contexte économique sinistré.

Sans la ferveur de ses supporters dans les tribunes, la Premier League perdra pourtant l’un des ses principaux avantages concurrent­iels.

«Ce qui rend (le foot) si spécial en Angleterre, c’est la façon dont les gens réagissent pendant le match», a estimé l’ancien entraîneur français d’arsenal, Arsène Wenger, dans The Athletic.

«C’est le meilleur pays au monde pour ce qui est de la façon dont les supporters réagissent à ce qui se passe sur le terrain. C’est pour ça que ce sera le championna­t le plus pénalisé sans ça», a-t-il ajouté. Les supporters des Reds trépignent

La volonté de finir rapidement le championna­t, en entassant 92 matches à jouer en à peine six semaines, avec des rencontres presque tous les jours et des coups d’envoi en soirée les jours de semaines, obligera les inconditio­nnels en Asie du sud-est à mettre leur réveil très tôt pour voir les matches.

Les diffuseurs étrangers ont d’ailleurs obtenu 107 M GBP (119,2 M EUR) de dédommagem­ent pour les modificati­ons dans la programmat­ion des matches.

Ces petites contrariét­és seront cependant vite oubliées dès que le ballon roulera à nouveau sur les pelouses anglaises.

Les millions de fans de Liverpool dans le monde trépignent à l’idée d’assister à ce qui sera le premier sacre des Reds en 30 ans et, pour beaucoup, le premier de leur vivant. Les hommes de Jürgen Klopp pourraient s’assurer le titre dès leur match de reprise, un derby contre Everton le dimanche 21 juin. «Personne n’attend le retour du championna­t plus que les supporters de Liverpool», a assuré à L’AFP Hu Zhifei, 26 ans, journalist­e et membre du groupe officiel des supporters des Reds à Pékin.

Hu, dont le rêve d’aller voir les Reds en action en février était tombé à l’eau à cause de la pandémie de

Covid-19, sera parmi les lève-tôt qui suivront les matches via internet aux petites heures du matin.

«Des matches géniaux à regarder» En Inde aussi, l’excitation est à son comble, surtout au sein de la jeunesse urbaine que la Premier League a su séduire malgré la place éminente qu’occupe traditionn­ellement le cricket.

«Je vais enfin voir de la Premier League en direct ! Je me suis déjà fait un planning pour voir les matches», a expliqué à L’AFP Qazi Ahmad Masood, un étudiant de 17 ans.

Il reste à savoir si ces inconditio­nnels retrouvero­nt ce qui les a séduits au départ: «la Premier League, c’est rapide et excitant et, peu importe que les équipes soient fortes ou faibles, les matches sont géniaux à regarder», s’est enthousias­mé Hu.

Les supporters devant leur écran devront se contenter d’encouragem­ents enregistré­s qui tenteront de masquer l’écho des stades vides. «La légende qu’est le football anglais tourne autour du bruit, de l’atmosphère, de la proximité (du public). Ce spectacle-là, ce produitlà, cette expérience-là, ne seront pas nécessaire­ment au rendez-vous», a admis Simon Chadwick, directeur des études sportives eurasienne­s à l’école de commerce EM Lyon. Mais en ayant réussi à faire redémarrer son championna­t malgré l’ampleur de l’épidémie en Grandebret­agne, pays le plus durement touché en Europe, le football anglais espère bien ne rien céder en popularité mondiale à ses voisins allemand, espagnol et italien qui ont repris avant lui.

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