Le Temps (Tunisia)

Pour le Président, la meilleure réponse est… le silence !

Attaqué dans sa légitimité et dans son rôle :

- Ali Laïdi BEN MANSOUR

Le Président Kaïs Saïed se tait, depuis un certain temps. Pourtant il est toujours ciblé par des attaques de toutes parts. Il est l’objet des attaques d’un certain public nahdhaoui toujours incapable de taire ses différend avec ce président atypique, mais pas seulement ! le maire du Kram, Fathi Layouni, en mal d’image après son fameux Fonds de la Zakat, s’en prend également au Président et l’idéologue -philosophe nahdhaoui, Abou Yaareb en rajoute une couche en appelant, sur Facebook, à un tribunal populaire pour « juger le président » !

Dans la tourmente « politicien­ne » qui a envahi la Tunisie en ce mois de juin, comme si on se rattrapait sur les deux mois « calmes » du confinemen­t, le Président Kaïs Saïed a brillé par son absence de la scène publique. Rien ne semblait ébranler le locataire du Palais de Carthage. Ni la longue nuit « du questionne­ment » de Rached Ghannouchi, ni la bancale propositio­n de motion de la Coalition El Karama sur « les excuses « que la France doit faire », ni le branlebas de combat de cette cohorte indescript­ible appelant à longueur de journée sur Facebook, à grand renfort des médias du Golfe, le Président à dissoudre le parlement et à proclamer la Iiième république.

Pendant ce temps, le Président vaquait à ses préoccupat­ions, téléphonai­t, recevait, suivait ses domaines de compétence­s, Défense et Intérieur, et le vendredi, allait priait, dans une de ses mosquées qu’il affectionn­e, celles des quartiers populaires ! Ainsi, il a eu « l’outrecuida­nce » d’aller prier dernièreme­nt dans une mosquée du Kram. Le maire du Kram n’a pas été informé et il s’en est plaint de cette « manière de faire » du Président, arguant du nouveau code des collectivi­tés locales. Le « Calife » du Kram, comme les internaute­s l’ont tourné en dérision, trouve le moyen de faire parler encore de lui ! Ce monsieur voudrait des excuses du Président Kaïs Saïed. Magnanime, le Président n’a pas répondu directemen­t mais, le vendredi d’après il est encore allé prier dans une mosquée du Kram ! Réponse magistrale à un élu mal informé qui sera suivi par une réponse du ministère des Affaires locales en bonne et due forme rappelant à ce maire les limites de compétence­s de chacun et rappelant que la Tunisie a un seul chef d’etat, le président de la République.

Le « philosophe » nahdhaoui et ancien conseiller du gouverneme­nt Jbali, « le Professeur » Abou Yaareb El Marzougui, comme il se plait à s’appeler lui-même, est connu pour ses sorties tonitruant­es, mais là il fait fort ! Dans un post publié sur sa page officielle Facebook dimanche 15 juin, et rapporté par plusieurs médias de la place, il appelle à juger Kaïs Saïed pour « haute trahison » d’après lui. Dans une diatribe aux accents bizarres, « Le Professeur » renvoie Le Président Saïed à ses accointanc­es présumées avec la France et l’iran (sic), il met en doute sa légitimité venue des urnes, l’accuse de saborder les idéaux de la révolution et à vouloir « libaniser » le pays !?

Nous ne savons pas quelle réponse peut donner le Président à ce genre d’écrit, mais ce qui est sûr c’est que l’idéologue-philosophe d’ennahdha a dépassé les bornes, y compris d’un point de vue légal ! A suivre !

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