Le Temps (Tunisia)

Premier affronteme­nt meurtrier entre l'inde et la Chine

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Au moins trois soldats indiens ont péri dans une "confrontat­ion violente" avec l'armée chinoise sur la frontière disputée au Ladakh, dans le nord de l'inde, premier accrochage militaire meurtrier en 45 ans entre les deux géants asiatiques.

Un officier et deux soldats indiens sont décédés dans l'affronteme­nt, a annoncé hier l'armée indienne, en parlant de morts "des deux côtés". La Chine a évoqué des "morts et blessés", sans toutefois préciser dans quel camp, et accusé l'inde d'être responsabl­e de l'incident.

Un militaire indien basé dans la région a indiqué qu'il n'y a pas eu d'échange de tirs. "Aucune arme à feu n'a été utilisée. Il y a eu de violents corps-à-corps", a déclaré cette source, qui a requis l'anonymat car elle n'est pas autorisée à parler à la presse.

Des troupes des deux puissances nucléaires sont engagées depuis début mai dans plusieurs face-à-face tendus le long de leur frontière commune, principale­ment au Ladakh, et ont acheminé des milliers de soldats en renforts. Une crise que les parties affirment cependant vouloir résoudre par la voie diplomatiq­ue. Suite à des pourparler­s entre des généraux des deux armées il y a une dizaine de jours, un processus de désengagem­ent militaire avait été enclenché dans certaines des zones disputées de la région en haute altitude du Ladakh.

Pour sa part, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a accusé les troupes indiennes d'avoir "franchi la frontière à deux reprises, avant de se livrer à des activités illégales et de provoquer et d'attaquer des soldats chinois, avec pour résultat une grave confrontat­ion physique".

Un porte-parole de l'armée chinoise, Zhang Shuili, a ajouté dans un communiqué publié par le ministère de la Défense que l'incident a entraîné des "morts et blessés". Il n'a précisé ni leur nombre ni leur nationalit­é.

La dernière altercatio­n meurtrière entre militaires indiens et chinois datait de 1975, lorsque quatre soldats indiens avaient perdu la vie en Arunachal Pradesh (est). Aucune balle n'a été tirée au-dessus de la frontière indo-chinoise depuis.

Des hauts gradés des deux bords s'entretienn­ent actuelleme­nt sur place pour désamorcer la situation, selon le communiqué de l'armée indienne.

Début mai, des affronteme­nts à coups de poing, pierres et bâtons avaient notamment opposé des militaires des deux pays dans la région du Sikkim (est de l'inde), faisant plusieurs blessés. Les troupes chinoises avaient aussi avancé dans des zones considérée­s par l'inde comme situées sur son territoire au Ladakh, poussant New Delhi à dépêcher des renforts dans la région.

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