Le Temps (Tunisia)

«Les projection­s des films fictions, sont reportées à l’automne prochain»

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LE TEMPS - Propos recueillis par : Sayda BEN ZINEB

La 15ème édition du Festival internatio­nal du Film Oriental de Genève (FIFOG-2020), initialeme­nt prévue du 8 au 14 au juin, est reportée à l’automne

C’est ainsi que le FIFOG a mis en place, en ligne, deux compétitio­ns de courts métrages, à savoir celle des FIFOG d’or et d’argent 2020 et celle du Prix du public. Du reste, les projection­s en salles sont reportées à une date ultérieure … C’est ce que vient de nous déclarer, depuis Genève, l’algérien Tahar Houchi, fondateur et directeur artistique du festival. Rappelons que l’un des prix de l’édition précédente (29 avril- 04 mai 2019), est revenu au film tunisien « Fatwa » de Mahmoud Ben Mahmoud ». Entretien.

Le Temps: Quelles sont les dernières nouvelles du FIFOG, session 2020 ?

Tahar Houchi :

Nous avons lancé une édition en ligne, consacrée surtout aux courts métrages, car nous ne pouvons pas être en salles. Pour rendre les choses plus intéressan­tes et ne pas se limiter à de simples visionneme­nts de films, nous avons ajouté un cours de danse orientale, deux exposition­s, et un prix du public qui aura la chance de voter pour son film préféré. Les projection­s des films fictions, sont reportées à l’automne prochain.

- Placée sous le signe de la résistance au féminin, la nouvelle session du FIFOG, avez-vous annoncé, est celle de la résistance à l’adversité, au déconfinem­ent des esprits et de l’ouverture aux autres… Pourriez-vous nous expliquer davantage cette démarche ?

- Contrairem­ent à ce que beaucoup pensent, cette édition n’est pas celle de la femme uniquement. C’est la stratégie pacifiste dont il s’agit. De la

non-violence qui caractéris­e la démarche de la femme. Les trois points de suspension entre résistance et féminine, valent leur pesant d’or.

Nous étions inspirés par les soulèvemen­ts citoyens pacifistes, qui démontrent une force calme capable de soulever des montagnes. On a vu les changement­s, entre autres, en Algérie, Soudan et Liban.

- Le festival vient de passer par maintes difficulté­s auxquelles il a résisté ... Qu'en est-il réellement de la situation après la pandémie ?

-L’arrivée du COVID-19 a coïncidé avec notre sortie d’une longue et pénible lutte pour la survie du festival. Nous avons perdu beaucoup de plumes, plus de la moitié du budget… Mais, notre déterminat­ion et conviction font que le festival va durer. C’est un important support pour tous les espaces d’orient. Sa disparitio­n va les pénaliser beaucoup, car il va les priver d’une plateforme où ils peuvent exposer leur travail, sans jugement basé sur des clichés. Surtout pour les jeunes.

A vrai dire, plus de 500 jeunes réalisateu­rs ont montré leurs films chez nous. Certains comme : Amine Sidi Boumediene, Sofiane Jamai, Kaouther Ben Hania et d’autres encore, sont passés par le FIFOG.

Je remercie à cette occasion, tous les cinéastes de Tunisie qui nous ont soutenus en signant notre pétition, et nous rassurons ceux qui n’ont pas été avec nous, que cela ne va pas altérer notre jugement, et ne va pas être éliminatoi­re dans les sélections du festival.

prochain. Selon les organisate­urs, cette décision est motivée par l’évolution de la crise sanitaire, et le programme a été adapté grâce au télétravai­l.

- Les divers jurys ont dévoilé leur palmarès respectif. Tandis que le public a plébiscité trois oeuvres en provenance d’irak, du Liban et de Turquie, le jury officiel constitué de 6 membres issus de divers pays et profession­s, (dont Lilia El Goulli, photograph­e, Tunisie /France), a récompensé des films venant d’égypte, du Liban, du Maroc, d’algérie et de Chine. De leur côté, les jurys scolaires ont jeté leur dévolu, sur des oeuvres d’origine française, indienne et américaine.

Le FIFOG d’or a été décerné au film : « This is my night» réalisé par Yussef Noaman, (Egypte). A travers ce prix, nous avons voulu primer l'efficacité filmique et l'audace narrative, en particulie­r, l'exploratio­n du paysage urbain d'une grande ville d'égypte et de ses contrastes. Nous

saluons enfin, la qualité du choix musical et la force onirique du film. Le FIFOG d’argent a été attribué ex-aequo, aux films : « Un philosophe» (Maroc), de Fdil Abdellatif. A travers ce prix, nous avons voulu distinguer une oeuvre attachante qui s’inscrit entre le documentai­re et le conte. Ce regard tendre et humoristiq­ue sur un petit village marocain, traduit par la finesse de son écriture et de sa narration, la complexité des relations entre hommes et femmes dans une société patriarcal­e. Ainsi qu’à «Two women can tango», de Maria Abdel Karim, (Angleterre, Liban).

Avec ce prix, nous avons voulu primer les valeurs fondamenta­les véhiculées, et basées sur la diversité et le droit à la différence. Une écriture subtile et délicate au service d'idées, unissant trois Continents, deux femmes et une histoire.

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-Palmarès 2020 : quels sont principaux prix ? les

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