Entre l’enclume et le marteau
La situation n’est pas réjouissante, avec les futures échéances, dans le pays. D’un côté d’une deuxième vague de Covid-19 est persistante et le ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, ne cesse de le rappeler avec un certain plaisir, surtout avec le nombre des cas importés par les rapatriés. De l’autre, il y a l’urgence de redynamiser l’économie dont les contrecoups de la stagnation commencent à faire sentir avec acuité, alors que le mouvement Ennahdha qui appelle, pourtant, à la solidarité gouvernementale, ne cesse de mettre des bâtons dans les roues d’elyès Fakhfakh.
Pareil climat ne prête pas, certainement, à l’optimisme, mais, pour le chef du gouvernement, il est nécessaire de prendre le taureau par les cornes, certes en concertation avec toutes les parties concernées, d’afficher ses ambitions futures et d’aller de l’avant, parce que tout le monde l’attend au tournant et c’est lui, uniquement, qui paiera les frais d’un échec. Dans ce contexte de dissensions entre les composantes de l’alliance dirigeante auquel les présidents des gouvernements qui se sont succédé, depuis 2011, se sont habitués, on ne peut, certes, pas leur demander la lune. Toutefois, ils ont accepté de relever les défis, en connaissance de cause, bien que le mouvement Ennahdha cache, toujours, un lièvre dans son sac.
Elyès Fakhfakh est devant un choix impossible et tout peut faire tomber le château de cartes qui ne tient que par la grâce du Covid-19 qui lui a donné un sursis.
Peut-il s’occuper, entretemps, des problèmes qui touchent aux intérêts immédiats du pays ? on a le droit d’en douter, surtout que le leitmotiv du mouvement islamiste est devenu insistant, alors qu’il ne tient pas à répondre aux voeux du cheikh Rached.
Continuer à ne faire que de la politique est devenu néfaste pour la Tunisie, parce que ce que nous pouvons faire, aujourd’hui, risque d’être difficile demain, avec la menace des pertes d’emplois, la précarité de tous les secteurs d’activités et les moyens très limités du pays. Tout cela accompagnés des avis divergents sur l’ouverture ou non des frontières, alors que les professionnels du tourisme désespèrent de pouvoir reprendre un minimum d’activités.
Mais, les horizons demeurent incertains et opaques. Que va décider Ennahdha si Fakhfakh n’abdique pas et ne plie pas à ses revendications ? Une dissolution du gouvernement estelle envisageable, surtout que le mouvement islamiste dispose d’un nombre important de portefeuilles ministériels ? Trop de questions qui ne trouvent pas de réponses.