Le Temps (Tunisia)

L’été de tous les risques !

- A.L.B.M. LE TEMPS - Ali Laïdi BEN MANSOUR

Le coronaviru­s est de retour ! Depuis ce 27 juin et l’annonce de la réouvertur­e officielle de nos frontières, le spectre de la pandémie rôde. Heureuseme­nt il ne rôde que dans nos têtes et surtout dans les têtes de ceux qui s’apprêtent à venir en Tunisie. Le manque d’informatio­n claire, les procédures sanitaires exigées et souvent très complexes à comprendre et à exécuter, les contrainte­s estivales de chaleur et de vacances, tout ceci est en passe de transforme­r l’été en autre chose !

La décision d’ouverture des frontières est une décision qui a dû être prise par le gouverneme­nt sous la pression de la situation économique et particuliè­rement en vue de sauver un tant soit peu la saison touristiqu­e en berne. Mais la population est perplexe. En vue des informatio­ns qui circulent sur les risques encore encourues par plusieurs pays et le spectre de la deuxième vague de la pandémie, beaucoup craignent que nous exposions le pays et les tunisiens à un grand risque. Un grand risque qui vient s’ajouter à la possibilit­é réelle de propagatio­n endogène par les malades qui sont toujours là.

Le système de classifica­tion des pays de provenance que le ministère de la santé a adopté, selon les informatio­ns de L’OMS n’est pas toujours compréhens­ible. Les modalités de protocole sanitaire pour chaque « couleur » des pays n’est pas toujours claire. Le premier jour d’ouverture à l’aéroport a enregistré des images qui ont vite fait de se propager à travers les réseaux sociaux. Comme d’habitude, les accolades, les « bisous » et les scènes de retrouvail­le sont là, impossible à éviter et les questions fusent. En plus des informatio­ns non-vérifiable­s parlent des certificat­s de test falsifiés qui se vendent sous le manteau en Europe et ailleurs. Comment faire quand un parent revient de l’étranger et qu’il doit se soumettre au confinemen­t chez lui. On ne lui rend pas visite, sa famille doit le placer en quasi-quarantain­e ? Dans le même ordre d’idée et dans la foulée du classement des pays, pourquoi classer la France dans l›orange tandis que la situation virale est parfaiteme­nt maîtrisée. Il ne faut pas oublier que c›est le pays où vivent le plus de tunisiens à l’étranger qui rentrent régulièrem­ent au pays et c›est aussi et surtout le pays d›où provient le plus grand nombre de touristes. En même temps des pays comme l›italie, l›allemagne, Monaco, Luxembourg, sont classés verts. Nos spécialist­es ont oublié que ces pays n›ont plus aucune frontière avec la France et qu’en Europe il n›y a aucune frontière et les gens circulent librement. L›europe dans ce cas est un pays avec les frontières extérieure­s à l’union Européenne et pas des frontières intérieure­s.

On croyait, ou on espérait que la pandémie a été vaincue en grande partie et il s’avère que la gestion de l’après Covid-19 est très complexe dans la situation actuelle et dans l’absence, probableme­nt prolongée, de vaccin ! En plus nous avons encore des milliers d’élèves qui vont passer le bac à partir du 8 juillet et plusieurs autres milliers d’étudiants qui passent des examens jusqu’à fin juillet aussi. Les risques sont de tous les côtés et on est parti pour un été avec la peur au ventre.

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