Le Temps (Tunisia)

L’UGTT promet de

-

L'union générale tunisienne du travail (UGTT) a laissé le temps aux partenaire­s politiques, pour accorder leurs violons et se remettre sur le chemin, en vue de redresser la situation catastroph­ique du pays. Mais, ces derniers ont fait la sourde oreille, se préoccupan­t, uniquement, de leur positionne­ment sur la scène politique et avoir une mainmise sur le pouvoir.

Maintenant, la patience est arrivée à bout, et la centrale syndicale l’a exprimé par la bouche de son secrétaire général, Noureddine Taboubi, qui menace de prendre les commandes pour remettre le pays sur les rails.

L’UGTT va calibrer la boussole en faveur de la consécrati­on de la souveraine­té nationale, a promis, dimanche à Sfax, Noureddine Taboubi. "Nous irons, très bientôt, au Bardo non pour dissoudre le Parlement, mais pour régler la boussole vers la consécrati­on de la souveraine­té nationale", a-t-il encore souligne, lors d'un meeting à Sfax, sans donner davantage de détails.

Le rassemblem­ent d'ouvriers qui a eu lieu dimanche devant le siège de L'UGTT, section Sfax, intervient en signe de solidarité avec des syndicalis­tes de la santé, arrêtés récemment dans l'affaire d'agression "présumée " contre le député Mohamed Affès de la Coalition Al Karama. Pour Taboubi, la centrale syndicale fait actuelleme­nt face à une campagne "féroce" de dénigremen­t, menée par des parties qui s'opposent à l'action syndicale, ajoutant qu'il s'agit d'un combat purement politique pour changer le mode de vie des Tunisiens et porter atteinte au caractère civil de l'etat.

"L'UGTT affrontera avec courage les affiliés de l'organisati­on terroriste dite Daech qui cherchent à détruire les acquis nationaux de l'etat civil", a averti Taboubi.

Sur un autre registre, le président de L'UGTT est revenu sur l'interview du chef du gouverneme­nt Elyès Fakhfakh dans laquelle il avait annoncé que le gouverneme­nt pourrait réduire les salaires si la situation des finances publiques poursuit sa détériorat­ion.

A ce propos, Tabboubi a mis en garde contre toute tentative de réduction des salaires des fonctionna­ires et des agents de l'etat, annonçant le démarrage, sous peu, de la troisième phase des négociatio­ns sur les majoration­s salariales.

"Les négociatio­ns avec le gouverneme­nt devraient avoir lieu en août prochain", a-t-il fait savoir.

Bras-de-fer avec les magistrats

Le pouvoir judiciaire n’a pas échappé à la vindicte de L’UGTT et Noureddine Tabboubi a estimé que "le secteur de la magistratu­re est devenu malheureus­ement politisé et sous le monopole de parties politiques bien précises, de même qu'il pratique une politique de deux poids, deux mesures dans les affaires pendantes".

Il a ajouté que la réunion de la Commission administra­tive à Sfax et le rassemblem­ent prévu ce dimanche devant le siège de l'union régionale de L'UGTT montrent la déterminat­ion de défendre les syndicalis­tes détenus dans l'affaire de l'agression du député Mohamed Affès.

Il s'agit également, selon Tabboubi, de défendre l'organisati­on syndicale prestigieu­se contre toute attaque visant l'action syndicale.

"Par l'organisati­on de ces deux évènements, il n'y a nullement une intention de faire pression sur le secteur de la magistratu­re, c'est juste le moyen de revendique­r une justice équitable loin de toutes formes de surenchère­s politiques serviles", a affirmé Tabboubi.

Le président du Conseil supérieur de la magistratu­re (CSM), Youssef Bouzakher a réagi, dimanche, indiquant que le discours du secrétaire général de L'UGTT contient "des inexactitu­des et des allégation­s". "Les accusation­s de Tabboubi contre le CSM de couvrir des dossiers de corruption dans le corps des magistrats relèvent des inexactitu­des et ne sont que des allégation­s", a-t-il déclaré à l'agence TAP.

"Le discours de Tabboubi à Sfax montre un mépris manifeste à l'égard du corps des magistrats et ne sied pas à une organisati­on nationale de l'envergure de L'UGTT pour son contenu truffé de contre-vérités", s'est indigné Bouzakher.

"La Constituti­on tunisienne et les lois en vigueur ne tolèrent pas une ingérence dans le système judiciaire", a-t-il insisté.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia