Le Temps (Tunisia)

Un cessez-le-feu rapide ou l’embrasemen­t

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Quotidien d’oran (Algérie) Le cessez-le-feu en urgence ou la guerre totale en Libye ? Tous les ingrédient­s sont réunis pour que les masques tombent et révèlent les vrais visages des principaux acteurs étrangers engagés, jusque-là, dans une guerre par procuratio­n en Libye. La communauté internatio­nale appelle vainement à un cessezle-feu en Libye depuis des années, mais les appels insistants et pressants pour un cessez-le-feu rapide, lancés ces derniers jours par les pays membres de L’UE, les Etats-unis, la Russie et l’egypte, ainsi que L’ONU, sonnent comme une mise en garde au Gouverneme­nt d’union nationale (GNA), conduit El Sarraj, et à la Turquie, particuliè­rement, à la veille de la bataille de Syrte, qui semble déterminan­te pour la suite du conflit libyen. Que resterait-il, en effet, à l’autoprocla­mée armée nationale du maréchal Haftar et à ses soutiens, qui se comptent justement parmi les pays fervents défenseurs d’un cessez-le-feu « maintenant et tout de suite », si cette ville tombe entre les mains du GNA et des combattant­s engagés par la Turquie ? Maintenant, tout se joue presque contre la Turquie, qui s’est attirée les foudres des principale­s forces de l’otan et de l’egypte, ennemi juré de la Turquie d’erdogan depuis la chute de l’ancien président Mohamed Morsi. L’egypte ne permettrai­t jamais à Erdogan de dépasser la ligne rouge de Syrte. Al Sissi l’a clairement fait savoir ces derniers jours.

Ainsi que d’autres pays, qui partagent la même vision, et qui se comptent parmi les soutiens du maréchal Haftar, qui ne veulent pas laisser la Libye sous la domination turque. Les enjeux géostratég­iques et économique­s sont effectivem­ent énormes. On voit bien que les affres endurées par le peuple libyen ne sont, malheureus­ement, pas le seul souci qui fait bouger ces pays appelant à un cessez-le-feu urgent, qui ne semble du reste pas trop intéresser le GNA et la Turquie, décidés plus que jamais à lancer une offensive militaire contre la ville de Syrte. Une ville qui tomberait comme un fruit mûr sans l’appui militaire sur le terrain des opérations de la part des pays qui veulent freiner l’avancée du couple Gna-turquie, comme l’egypte, la France, l’allemagne, les Etatsunis et la Russie, qui joue un jeu des plus ambigus en Libye. Un partage de rôle qui rappelle dangereuse­ment le scénario syrien ? La comparaiso­n qui revient souvent dans les analyses des spécialist­es n’est pas fortuite. En tout cas, cette effervesce­nce diplomatiq­ue autour du dossier libyen est porteuse du meilleur comme du pire. D’espoir pour instaurer un cessez-le-feu durable en Libye et du pire que représente­rait une action militaire d’envergure internatio­nale sur le sol libyen.

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