Le Temps (Tunisia)

Fatah et Hamas «unis», l’exception qui confirme la règle

Contre le projet israélien d’annexion en Cisjordani­e

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Les frères ennemis palestinie­ns du Fatah et du Hamas se sont engagés hier à l’»unité» contre le projet israélien d’annexion de pans de la Cisjordani­e occupée, après plus d’une décennie de divisions intestines.

Lors d’une rare conférence de presse conjointe, le Fatah laïc et le Hamas islamiste, respective­ment au pouvoir en Cisjordani­e et dans la bande de Gaza, ont assuré vouloir ouvrir «une nouvelle page».

«Nous mettrons en place tous les mécanismes pour assurer l’unité nationale» contre le projet israélien, a affirmé le secrétaire général du Fatah, Jibril Rajoub, disant vouloir s’exprimer «d’une seule et même voix».

Les frères ennemis palestinie­ns du Fatah et du Hamas se sont engagés hier à l’»unité» contre le projet israélien d’annexion de pans de la Cisjordani­e occupée, après plus d’une décennie de divisions intestines.

Lors d’une rare conférence de presse conjointe, le Fatah laïc et le Hamas islamiste, respective­ment au pouvoir en Cisjordani­e et dans la bande de Gaza, ont assuré vouloir ouvrir «une nouvelle page».

«Nous mettrons en place tous les mécanismes pour assurer l’unité nationale» contre le projet israélien, a affirmé le secrétaire général du Fatah, Jibril Rajoub, disant vouloir s’exprimer «d’une seule et même voix».

Saleh al-arouri, cadre du Hamas qui s’exprimait en visioconfé­rence depuis Beyrouth, a de son côté assuré que «la direction du Hamas est pour le consensus national».

«Cette conférence de presse conjointe est d’ailleurs une opportunit­é pour entamer une nouvelle étape au service de notre peuple en ces moments périlleux», a-t-il estimé.

La dernière rencontre connue entre le Hamas et le Fatah remontait à janvier 2020.

Les deux formations sont à couteaux tirés depuis 2007, année où le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza au terme d’une quasi guerre civile, un an après avoir remporté les législativ­es. Depuis, tous les efforts de réconcilia­tion ont échoué.

Mais le projet d’israël, qui souhaite annexer ses colonies et la vallée du Jourdain en Cisjordani­e --un territoire palestinie­n qu’il occupe depuis 1967-- semble avoir fait bouger les lignes.

Pour l’analyste palestinie­n Ghassan alkhatib, les deux formations considèren­t que le projet d’annexion est «très dangereux et «assez important pour mettre de côté leurs différence­s». L’annexion de pans de la Cisjordani­e est prévue par le plan américain pour le Proche-orient, rejeté en bloc par les Palestinie­ns dès sa présentati­on fin janvier.

Le texte prévoit aussi la création d’un Etat palestinie­n démilitari­sé sur un territoire restreint avec la Cisjordani­e et la bande de Gaza, distantes d’une cinquantai­ne de km, reliées par un corridor. Le Hamas avait appelé mi-juin le peuple palestinie­n à «confronter le projet d’annexion par la résistance sous toutes ses formes» et «à transforme­r cette épreuve en opportunit­é pour remettre le projet palestinie­n sur les rails».

«Il n’y a pas de place pour un monopole, l’exclusion où la domination au sein du leadership palestinie­n», avait affirmé un haut responsabl­e du mouvement islamiste.

Côté israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu multiplie les consultati­ons avec des responsabl­es américains et le gotha sécuritair­e sur son projet d’annexion, lui qui avait jugé comme étant une «opportunit­é historique» le plan de son proche allié, le président américain Donald Trump.

D’après l’accord de gouverneme­nt d’union signé ce printemps, Israël peut en principe se prononcer sur la mise en oeuvre du plan Trump. M. Netanyahu a rencontré cette semaine à Al-qods Avi Berkowitz, conseiller spécial de Donald Trump, et David Friedman, ambassadeu­r américain en Israël, et «poursuit ses discussion­s avec les Américains», mais aussi avec de hauts responsabl­es militaires et du renseignem­ent, selon ses services. La question qui occupe donc de nombreux observateu­rs est de savoir si le Premier ministre optera pour une approche maximalist­e avec le rattacheme­nt à Israël de la vallée du Jourdain et d’une centaine de colonies, ou une approche minimalist­e en visant une poignée de colonies.

Il pourrait aussi reporter son projet, mais tout en sachant qu’il bénéficie d’une «fenêtre» de tir de quelques mois car une victoire en novembre à la présidenti­elle américaine du démocrate Joe Biden, hostile à l’annexion, pourrait anéantir l’appui américain au plan d’annexion.

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