Le Temps (Tunisia)

L’etat doit dépenser avec parcimonie…

La relance par l’offre est entre les mains des décideurs ■ Une stabilisat­ion macroécono­mique avant tout ■

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Le Temps-khouloud AMRAOUI

Nos finances publiques vivotent depuis belle lurette dans la souffrance. Bien avant la pandémie, les choses allaient très mal.

Le Temps-khouloud AMRAOUI

Nos finances publiques vivotent depuis belle lurette dans la souffrance. Bien avant la pandémie, les choses allaient très mal. En ce moment, les indicateur­s économique­s clignotent incessamme­nt en rouge. Un constat inquiétant qui exige une bonne approche économique, laquelle conditionn­e à son tour une politique sociale satisfaisa­nte. A ce titre, l’institut des Hautes Etudes (IHE) vient d’organiser un webinaire sous le thème : « De la Ri-lance à la croissance inclusive … la crédibilit­é des politiques économique­s et sociales ».

Cet événement est animé par l’économiste et l’universita­ire, Dr. Tahar El Almi et l’assistance de M. Ezzeddine LARBI, Professeur Agrégé d’economie. Entamant le Webinaire, M. El Almi souligne l’existence d’une complément­arité entre l’efficience économique et la justice sociale. « Le chômage, l’une des plus grandes injustices sociales », a-t-il indiqué.

Pour une optimisati­on dans la gestion des ressources rares

Afin de faire sortir le pays de la crise, de douloureus­es réformes devraient être menées.

Pour certains, ajoute M.EL Almi, l’austérité est une faute alors que la rigueur dans la dépense est une vertu : « La rigueur se situe à mi-chemin entre les mesures qui favorisent la croissance et des mesures d’austérité, c'est-à-dire ne pas dépenser n’importe comment.

Il faut dépenser avec parcimonie. Face à une crise, il y a deux approches : « l’austérité » ou bien « la rigueur plus la relance (Ri-lance) ».L’aspect de la rigueur est le nongaspill­age

des ressources, c'est-à-dire l’optimisati­on dans la gestion des ressources rares ».

La situation exige la mise en place d’un plan 2021-2025

Pour M.LARBI, il faut admettre que même sans Covid, la Tunisie était dans l’obligation de lancer un programme de la rigueur et de la relance. Et de poursuivre : « On avait un programme 2016-2020. Actuelleme­nt, on n’a ni un plan ni une vision. La loi des finances 2020 devrait plutôt être rectificat­ive, et non une L.F complément­aire.

La situation exige également de mettre en place un plan 2021-2025 ». Pour revenir au schéma de la rigueur, le professeur appelle à une stabilisat­ion macroécono­mique à court terme en premier lieu, puis à la relance. La rigueur, insiste-t-il, c’est de montrer à la population que l’effort devrait être partagé par tout le monde.

Revoir les accords avec la Chine et la Turquie

En ce qui concerne le déficit courant, qui est en notre défaveur. M.

LARBI a précisé que le plus grand déficit qu’on déplore c’est avec la Chine et la Turquie. « Il faudrait revoir ces accords », recommande-til. Volet : relance économique, le Professeur Agrégé d’economie précise que la relance par l’offre est plus ou moins entre les mains des décideurs. La Tunisie, indique-t-il, a un problème fondamenta­l, celui de la croissance : « Lorsqu’on parle de cerise. Il faut avoir un gâteau. Si on utilise pleinement la capacité de production, on aura facilement 2 ou 3% de croissance (hors pandémie). Il faut maîtriser le secteur de phosphate et de tourisme. Il est nécessaire de faire le saut de la grenouille. La gouvernanc­e économique est une source de richesse. La productivi­té, le saut technologi­que et la gouvernanc­e économique sont d’une primauté absolue pour notre pays. Le chômage ne peut être résolu à court terme. On manque de pédagogie, de mise en oeuvre et de résultat. C’est pour cela qu’on a une forme de « disconect » entre les citoyens et les décideurs. Un peu d’ordre s’impose ».

M. LARBI a abordé, par ailleurs, le problème institutio­nnel : « trop d’institutio­ns consacrées à la promotion de l’investisse­ment mais en réalité, l’investisse­ment régresse. Donc, il y a une cacophonie.

A une situation exceptionn­elle, il faut trouver des solutions exceptionn­elles. Pour moi, il n’ y a pas de lignes rouges, il y a une affectatio­n de ressources. L’économie ne fonctionne jamais sans transparen­ce ».

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