Libération de grandes figures du Hirak
Après plusieurs mois de répression
En quelques heures, Karim Tabbou, Amira Bouraoui, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche ont bénéficié d’une remise en liberté provisoire, après plusieurs mois de répression menée par le pouvoir pour tenter d’empêcher un retour du mouvement de contestation, Hirak (mouvement en arabe), suspendu en mars en raison de la pandémie de Covid-19. Karim Tabbou est sorti dans l’après-midi de la prison de Koléa, près de Tipaza (à 70 km à l’ouest d’alger), en compagnie d’amira Bouraoui et de Samir Larbi.
“Offense à l’islam et au président”
Mère de deux enfants de 12 et 16 ans, Amira Bouraoui a étreint ses proches, tandis que ses deux compagnons s’enveloppaient dans des drapeaux algériens. Une petite foule de sympathisants a scandé des slogans prohirak. Lors d’une audience devant la cour de Tipaza, Amira Bouraoui, opposante farouche au président déchu Abdelaziz Bouteflika, a bénéficié elle aussi d’une remise en liberté provisoire. Son procès en appel a été reporté au 24 septembre. Elle avait été condamnée le 21 juin à un an de prison ferme, notamment pour «offense à l’islam» et «offense» au président de République.
“Atteinte au moral de l’armée”
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Khaled Drareni toujours en prison
Parmi les personnalités les plus connues du Hirak derrière les barreaux figure le journaliste Khaled Drareni, directeur du site d’information en ligne Casbah Tribune et correspondant de la chaîne de télévision française Tv5monde. Sa demande de mise en liberté lui a été refusée. «La décision de libérer quelques détenus d’opinion, qu’elle soit politique ou judiciaire, n’est pas une charité de la part du pouvoir. C’est leur droit d’être libres», a commenté Me Badi devant la prison. «Si le pouvoir a une réelle volonté politique, il devrait arrêter ces arrestations politiques».
Emprisonné depuis le 26 septembre 2019, Karim Tabbou avait été condamné en appel le 24 mars à un an de prison ferme pour «atteinte à l’intégrité du territoire national». L’opposant est également poursuivi pour «atteinte au moral de l’armée» dans le cadre d’une autre affaire, dont le procès a été reporté au 14 septembre.